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R. G.
Le Poème de la Chair, par Abel Pelletier (Vanier). — Est-ce par antithèse que l'auteur donne à sa plaquette ce titre dense et lourd? Ses poésies sont toutes imprégnées d'idéalisme :
- Tu seras, pour mon rêve invocateur, la Dame!
- Vision qu'on aurait peur de voir s'incarner
- Si l'on ne savait pas qu'elle ne peut daigner
- Dévoiler la splendeur de son aspect qu'à l'âme.
- ................
- Parce que, loin de vous, je vous ai possédée
- Toute l'autre nuit dans le lit de mon idée.''
- Tu seras, pour mon rêve invocateur, la Dame!
M. Abel Pelletier ne recherche point dans son vers cette musique de mots à quoi tendent presque tous les poètes de ce temps : il écrit une langue claire, point prosaïque toutefois, et se contente des rythmes traditionnels. Le Poème de la Chair ne révèle certes pas une originalité, mais indique un poète. Il manquerait seulement un peu de « modernisme ».
A. V.
Les Psychoses, par Arsène Reynaud (Vanier). — « Ton âme, je le sais, doux Arsène, est trop simple... » C'est ainsi que M. Michel Réallès, daus un sonnet-préface à son « cher et tendre Arsène Reynaud », s'adresse à l'auteur des Psychoses, libricule qui a l'air d'émaner d'une âme plutôt fumiste que simple. Toutefois, malgré la « gosserie » des épigraphes et les chinois acrostiches de notes (DO MI SOL DO — LA RE FA LA), il y a des choses point banales en ces paginettes, même des rimes banvillesques (... O Vénus esthétique. — ... ta gorge reste éthique.)
A. V.
Nous recevons la lettre suivante :
« Paris, le 24 décembre 1890.
Dans la notice que me voulut bien consacrer notre ami Ernest Reynaud, et dont l'excessive louange ne laisse pas