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souffle ce monde se montrera terrible pour moi. Il m'a refusé du pain pour vivre, il me refuse un peu de chanvre pour mourir... CQLOMBINE. — Pauvre Pierrot!... ARLEQUIN. — Ah! si j'avais quelque corde à lui passer. (// se fouille. )Non, rien ! rien I... pas le plus petit bout de ficelle! rien! rien ! Ah ! c'est désolant !... On devrait toujours avoir une corde sur soi I C'est désolant, désolant !... Une occasion unique... COLOMBINE. — Tu n'as donc pas de cœur, Arlequin?... Vois, moi, je suis tout en larmes !... (Elle sanglote). PIIIRROT. — Oui, comme l'a dit le poète, du temps où il y avait encore des poètes, je suis, ici-bas, le cygne harmonieux et candide qui, méprisant les premiers frissons de l'hiver, a dédaigné de s'envoler vers les climats bienveillants. L'eau du lac s'est gelée. Mes ailes blanches sont prises dans les glaces, et mon col flexible et ma tète harmonieuse etmon («il douloureux se tendent vainement vers l'éther qui les appelle !... Ah! si j'avais une corde, rien qu'une corde !... ARLI)QUIN (ému). — Pauvre Pierrot !... PIERROT. — Mes ailes irrémédiablement soudées aux glaces d'ici-bas saignent par toutes leurs pennes !... Hélas ! Hélas !.. (Il pleure.) ARLEQUIN. — Il m'attendrit I... Tu avais raison, bloivie Colombine, je n'avais pas de cœur, pour n'être point ému par cette éloquence désespérée, parceslarmes !...PauvrePierrot ! Pauvre Pierrot !... Ah I Colombine, tu avais raison !.., Mon discours était infâme! 11 faut sauver ce malheureux... Oh! femme! ange de pitié et de charité !... CoLOMBiNii. — Dis-moi, Arlequin ?. . . AKLIXJLIN. — Colombine? COLOMBINI;. — J'ai bien. . J'ai bien la cordelière de mon manteau ?... Si nous la lui jetions?... ARLEQUIN [stupéfait). — Quoi?... La cordelière de ton manteau ? Tu veux lui jeter la cordelière de ton manteau ?...