Page:Mercure de France tome 006 1892 page 297.jpg
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Version actuelle en date du 26 décembre 2014 à 19:33
et finale. Quant aux brillantes et éclatantes symphonies
de couleurs et de lignes, quelle que soit leur importance pour le peintre, elles ne sont dans son travail
que de simples procédés de symbolisation. »
En son étude sur Gauguin (14), un an plus tard, il
revint sur cette théorie, la développa, exposant,
avec une grande sûreté de logique, les principes
élémentaires de l'art symboliste ou idéiste, qu'il résume ainsi:
L'œuvre d'art devra être:
« 1° Idéiste, puisque son idéal unique sera l'expression
de l'Idée;
« 2° Symboliste, puisqu'elle exprimera cette idée
par des formes;
« 3° Synthétique, puisqu'elle écrira ces formes, ces
signes, selon un mode de compréhension générale;
« 4° Subjective, puisque l'objet n'y sera jamais considéré
en tant qu'objet, mais en tant que signe d'idée
perçu par le sujet;
« 5° (C'est une conséquence) Décorative — car la
peinture décorative proprement dite, telle que l'ont
comprise les Egyptiens, très probablement les Grecs
et les Primitifs, n'est rien autre chose qu'une manifestation d'art à la fois subjectif, synthétique, symboliste
et idéiste » (15).
Après avoir ajouté que l'art décoratif est le
seul art, que « la peinture n'a pu être créée que
pour décorer de pensées, de rêves et d'idées les
murales banalités des édifices humains », il impose
encore à l'artiste le nécessaire don d'émotivité,
en alléguant, seule, « cette transcendantale
émotivité, si grande et si précieuse, qui fait
frissonner l'âme devant le drame ondoyant des
abstractions ».
« Grâce à ce don, les symboles, c'est-à-dire les Idées,