Page:Mercure de France tome 006 1892 page 356.jpg
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− | </noinclude> | + | </noinclude><br />{{gap}}{{sc|Colombine}}. — Attends !... Crois-tu qu'il soit bien mort?... |
− | + | <br />{{gap}}{{sc|Arlequin}}. — Il tire une langue d'une coudée et ses yeux pendent hors de ses orbites... Il est bien mort, hélas!... le pauvre garçon! | |
− | + | <br />{{gap}}{{sc|Colombine}}. — Alors, cours appeler à la garde. (''Elle défait son chignon, s'accroupit sous le pendu la tête dans les mains, et se met à sangloter, en s'arrachant les cheveux.'') Hélas! hélas!... ah! ah ! ah!... Pauvre Pierrot ! Pauvre Pierrot !... Ah !... ah !... | |
− | + | <br />{{gap}}{{sc|Arlequin}} (''dans le lointain.'') — A la garde! à la garde! | |
− | SCÈNE VII | + | <center>''SCÈNE VII''</center> |
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− | + | {{gap}}{{sc|Colombine}} (''toujours sanglotant''). — Ah! ah! mon pauvre mari ! hi ! hi ! hi !... Il s'est pendu ! hu ! hu ! hu !... | |
− | M. | + | <br />{{gap}}{{sc|M. Barbin}}. — Pauvre femme! Sa douleur est bien légitime. |
− | + | <br />{{gap}}{{sc|Colombine}}. — Ah ! ah!... J'en deviendrai folle! folle! | |
− | + | <br />{{gap}}{{sc|Polichinelle}}. — Place à la force publique! place! | |
− | + | <br />{{gap}}{{sc|Arlequin}}. — Comment, vous, Polichinelle! Vous êtes gendarme, maintenant? | |
− | + | <br />{{gap}}{{sc|Polichinelle}}. — Eh ! oui, mon ami, gendarme! brigadier de gendarmerie... Je me faisais vieux... J'en avais assez de rosser les gendarmes!... Les temps où nous vivons ne permettent plus la fantaisie ni la poésie de la vie de bohème... J'ai fait comme vous, je me suis rangé ; et, comme j'étais un habile gredin, je me suis dit que je serais un habile gendarme! Mais, place ! place ! Quand un pendu s'est pendu, la théorie dit qu'il faut tout d'abord le dépendre: dépendons-le... | |
− | + | <br />{{gap}}{{sc|Colombine}}. — Ah! Ah ! Mon pauvre Pierrot ! mon pauvre Pierrot ! Oh! oh ! oh!..; | |
− | M. | + | <br />{{gap}}{{sc|M. Barbin}}. — C'était un grand poète, Madame, un grand poète .. Je comprends votre douleur... J'étais justement en pourparlers avec lui pour l'achat<noinclude> |
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Version actuelle en date du 1 février 2015 à 15:43
Colombine. — Attends !... Crois-tu qu'il soit bien mort?...
Arlequin. — Il tire une langue d'une coudée et ses yeux pendent hors de ses orbites... Il est bien mort, hélas!... le pauvre garçon!
Colombine. — Alors, cours appeler à la garde. (Elle défait son chignon, s'accroupit sous le pendu la tête dans les mains, et se met à sangloter, en s'arrachant les cheveux.) Hélas! hélas!... ah! ah ! ah!... Pauvre Pierrot ! Pauvre Pierrot !... Ah !... ah !...
Arlequin (dans le lointain.) — A la garde! à la garde!
Colombine (toujours sanglotant). — Ah! ah! mon pauvre mari ! hi ! hi ! hi !... Il s'est pendu ! hu ! hu ! hu !...
M. Barbin. — Pauvre femme! Sa douleur est bien légitime.
Colombine. — Ah ! ah!... J'en deviendrai folle! folle!
Polichinelle. — Place à la force publique! place!
Arlequin. — Comment, vous, Polichinelle! Vous êtes gendarme, maintenant?
Polichinelle. — Eh ! oui, mon ami, gendarme! brigadier de gendarmerie... Je me faisais vieux... J'en avais assez de rosser les gendarmes!... Les temps où nous vivons ne permettent plus la fantaisie ni la poésie de la vie de bohème... J'ai fait comme vous, je me suis rangé ; et, comme j'étais un habile gredin, je me suis dit que je serais un habile gendarme! Mais, place ! place ! Quand un pendu s'est pendu, la théorie dit qu'il faut tout d'abord le dépendre: dépendons-le...
Colombine. — Ah! Ah ! Mon pauvre Pierrot ! mon pauvre Pierrot ! Oh! oh ! oh!..;
M. Barbin. — C'était un grand poète, Madame, un grand poète .. Je comprends votre douleur... J'étais justement en pourparlers avec lui pour l'achat