Page:Mercure de France tome 006 1892 page 097.jpg
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{{right|Paris, 4 septembre 1892.}} | {{right|Paris, 4 septembre 1892.}} | ||
− | < | + | <center>Mon cher Monsieur Vallette!</center> |
− | <br />{{gap}}Vous me fîtes jadis l'honneur de publier dans le Mercure de France — où mon nom a encore été cité maintes fois depuis lors — une très noble et très généreuse étude de Monsieur G.-A. Aurier sur les quelques œuvres que j'exposai pour la première fois à Paris. | + | <br />{{gap}}Vous me fîtes jadis l'honneur de publier dans le ''Mercure de France'' — où mon nom a encore été cité maintes fois depuis lors — une très noble et très généreuse étude de Monsieur G.-A. Aurier sur les quelques œuvres que j'exposai pour la première fois à Paris. |
<br />{{gap}}C'est ce dont je me réclame aujourd'hui pour vous demander exceptionnellement la faveur de répondre par quelques indispensables remarques à un article de Monsieur William Ritter sur mon grand ami Léon Bloy. | <br />{{gap}}C'est ce dont je me réclame aujourd'hui pour vous demander exceptionnellement la faveur de répondre par quelques indispensables remarques à un article de Monsieur William Ritter sur mon grand ami Léon Bloy. | ||
− | <br />{{gap}}Ne croyez nullement que j'aie l'intention de relever les jugements littéraires portés sur le génial écrivain dans votre revue. — C'est un rôle que peut seul ambitionner un littérateur et qu'il serait plus que présomptueux de la part d'un pauvre peintre de vouloir assumer. | + | <br />{{gap}}Ne croyez nullement que j'aie l'intention de relever les jugements ''littéraires'' portés sur le génial écrivain dans votre revue. — C'est un rôle que peut seul ambitionner un littérateur et qu'il serait plus que présomptueux de la part d'un pauvre peintre de vouloir assumer. |
<br />{{gap}}Monsieur Ritter lui-même ne fait-il pas précéder chacune de ses appréciations d'un préalable et assez inutile aveu de sa « totale incompréhension »?... | <br />{{gap}}Monsieur Ritter lui-même ne fait-il pas précéder chacune de ses appréciations d'un préalable et assez inutile aveu de sa « totale incompréhension »?... | ||
{{gap}}Il devient donc tout à fait puéril de la part de n'importe qui, n'est-ce pas ? d'entreprendre cette tâche ingrate. | {{gap}}Il devient donc tout à fait puéril de la part de n'importe qui, n'est-ce pas ? d'entreprendre cette tâche ingrate. |
Version du 20 novembre 2014 à 12:21
Paris, 4 septembre 1892.
Vous me fîtes jadis l'honneur de publier dans le Mercure de France — où mon nom a encore été cité maintes fois depuis lors — une très noble et très généreuse étude de Monsieur G.-A. Aurier sur les quelques œuvres que j'exposai pour la première fois à Paris.
C'est ce dont je me réclame aujourd'hui pour vous demander exceptionnellement la faveur de répondre par quelques indispensables remarques à un article de Monsieur William Ritter sur mon grand ami Léon Bloy.
Ne croyez nullement que j'aie l'intention de relever les jugements littéraires portés sur le génial écrivain dans votre revue. — C'est un rôle que peut seul ambitionner un littérateur et qu'il serait plus que présomptueux de la part d'un pauvre peintre de vouloir assumer.
Monsieur Ritter lui-même ne fait-il pas précéder chacune de ses appréciations d'un préalable et assez inutile aveu de sa « totale incompréhension »?...
Il devient donc tout à fait puéril de la part de n'importe qui, n'est-ce pas ? d'entreprendre cette tâche ingrate.
Mais il y a ceci.
A l'époque où Monsieur William Ritter reçut