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Version du 31 mars 2013 à 14:30 par Valotemmanu (discuter | contributions)
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 Une légère ombre de mélancolie commençait à m'envahir. J'éprouvait donc un joyeux soulagement lorsque j'entendis s'approcher des pas lourds et des coups ébranler la porte. Précipitamment, j'ouvris...
 On le jeta sans précaution sur un des blocs fruste, où il tomba rendant un bruit mat, comparable à celui que produirait un fort coup de battoir sur du linge mouillé.
  Il paraissait très court. Les porteurs s'en allaient.
 « Et la tête ? » demandai-je, ne la trouvant pas.
 « Elle doit être là, monsieur » répondit l'un d'eux, qui dénoua le drap sanglant.
 En effet, on la lui avait mise sous un bras.
 « Comme saint Denis, après la décollation », fit en souriant le garçon d'amphithéâtre, facétieux quelquefois.
 Redevenant sérieux, il retroussa ses manches...
 Le corps du guillotiné n'était pas encore occupé par la rigidité cadavérique. Tiède, souple, robuste, les muscles bosselant la peau, à peine maculée par endroits d'une pourpre spumeuse qui en soulignait l'éclatante carnation, il reposait dans une attitude calme et confiante, d'une belle pureté de lignes ; on eût dit un lutteur fatigué, si l'impression atroce causée par l'absence de visage, et le sillon écarlate qui sectionnait le cou, n'avaient rappelé à la hideuse évidence. De banales, d'attristantes considérations la fragilité de notre existence m'assaillirent malgré mes relations antérieures et fréquentes avec la mort. Il est vrai que la plupart des corps sur lesquels j'opérais avaient succombé après l'affaiblissement d'une lente maladie ou la survenue d'accidents les mutilant. D'autres, ceux des vieillards, se recroquevillaient, maigres, chétifs, débiles, déformés ; tous, enfin, se présentaient marbrés des taches rousses, vertes, lie de vin,. de la putréfaction, ne ressemblant déjà plus à aucune forme humaine, tandis que lui datait d'une heure... et une frac-

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