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neiger l'oubli sur nos joies criminelles et voici le repos du sommeil reconquis ! .. Nous emportons le fol espoir et la beauté des pécheresses ! Vos cœurs n'auront plus à saigner — vos lamentables cœurs — filles d'amour sont en allées !...
Les barques et les voiles peu à peu s'évanouirent, disparurent dans les maléfiques vapeurs du large. Et rien ne demeura que le sanglot des hommes et le ricanement sinistre du flot — qui déferlait dans la nuit inexorable, par l'immensité des grèves.
(1) La musique, pour soutenir ces déclamatious, et les chœurs, sont de M. Eugène Lacroix.
Charles Merki
Le Théâtre d'Art, ancien Théâtre Mixte, nous a donné, salle Duprez, son spectacle de novembre, en cinq pièces.
Le Débat du Cœur et de l'Estomac, farce nouvelle fort bonne et fort joyeuse, par Alexis Martin, à quatre personnages : c'est assavoir, etc.
Nous n'avons rien à ajouter au sous-titre, M. Alexis Martin ayant promis qu'il ne recommencerait plus, faute de temps. Toutefois rééditons le joli trait que lui a coquettement décoché M. Francisque Sarcey : « L'auteur a pris le vers de huit syllabes, en usage chez nos vieux conteurs de fabliaux, et il l'a relevé par la richesse de la rime et le soin curieux de la forme. C'est un pastiche ingénieux et qui revèle une main très habile. »
Ah le méchant !
Pourquoi les acteurs se sont-ils refusés à dire : « parbleu »? toute la couleur locale est là. L'homme ne change que de jurons. Soignez votre texte, mes enfants, et prenez garde à la peinture. — Dites-moi, monsieur, ils mangent de la soupe, est-ce de la vraie? —• Oui, mon ami, de la vraie, je l'ai vue. C'est le directeur qui l'a apportée dans son chapeau.
La Voix du sang, un acte en prose, par Mme Rachilde.
Mais c'en est! En voilà, du théâtre neuf, peu de décor, pas de ficelle. Aucun a-parte. Jamais de fausse