A. C. C. (Sonnet inédit)

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Carducci Giosue, « A. C. C. (Sonnet inédit) », Mercure de France, t. III, n° 21, septembre 1891, p. 134 (trad. « Au lac d'Arquà » p. 135)


 Nous inaugurons, en ce fascicule, la publication d’œuvres inédites, texte et traduction, des principaux poètes étrangers contemporains : elles seront, chaque fois, accompagnées d'une brève notice.
 M. Carducci, aujourd'hui âgé de cinquante-cinq ans, Pisan d'origine, Bolonais par adoption, est le plus remarquable poète de l'Italie contemporaine. Sa célébrité date de son Hymne à Satan, et, après plusieurs recueils, les Odes barbares la consolidèrent singulièrement. Républicain (en ce temps-là), anti-romantique, c'est dire, en Italie, anti-catholique, il avait voulu se séparer de l'école de Manzoni, non pas seulement par les idées, mais par la métrique elle-méme : répudiant les rythmes traditionnels, il imagina de faire revivre en italien le système compliqué de la versification latine. La langue italienne, très accentuée, lui permit de réussir relativement ; mais, en ces dernières années, il est revenu au vers syllabique, comprenant peut-être qu'au lieu de réclamer des règles nouvelles, la versification tend, au contraire, à s'affranchir de toutes les règles qui ne sont pas purement musicales. Les lecteurs du Mercure savent que dans la La Néva notre ami Louis Dumur a tenté, lui aussi, non tout à fait sans succès, un système analogue,— et même plus original. — Carducci et son école, ce n'est pas toute la poésie actuelle en Italie, mais les Barbares tiennent une grande place ; les plus connus sont : D'Annunzio, Marradi, Ferrari, Olindo Guerrini, Giuseppe Chiarini, et Guido Mazzoni dont nous donnons un sonnet. — Ni ce sonnet, ni celui de Carducci ne sont barbares.

R. G.


A C. C.


inviandogli un esemplare delle opere di byron



Carlo, su'l risonante adriaco lido
A te ne viene Aroldo il bel cantore,
Non qual ei drappeggio con riso infido
Nel mantello di pari il suo dolore,


Ma qual di fè raggiante e di valore
Surse d'un popol combattente al grido,
Qnando penso raddur d'Alceo col cuore
L'aquila d'Alessandro al greco nido,


Quanti per quella bianca anglica fronte
Sogni passar di gloria ! Da l'Egeo
Sorridevan le sparse isole belle.


Ahi, la Parca volo. Di monte in monte
Pianse la lira de l'antico Orfeo
E tramontan in buio mar le stelle.

Giosuè Carducci.



A C. C.
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en lui envoyant les oeuvres de byron




Charles, sur la résonnante rive adriatique,
Vers toi vient Harold le beau chanteur,
Non tel que drapant, avec un rire illusoire,
Sa douleur en le manteau des pairs,


Mais tel que, rayonnant de foi et de courage,
Il surgit aux cris d'un peuple combattant,
Quand il voulut ramener, avec son coeur d'Alcée,
L'aigle d'Alexandre au nid grec.


Oh! sous ce blanc front anglais
Que de songes de gloire passèrent! Sur l'Egée
Souriaient les belles îles épandues.


Ah! la Parque prit son vol. De Montagne en montagne
Pleura la lyre du vieil Orphée
Et se couchèrent en la noire mer les étoiles.


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