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Aucune voix intérieure ne m'a crié : «Par ici ! » — Il s'en faut de plusieurs longueurs que j'arrive à l'enthousiasme. J'écris bien, mais je ne sais lire que dans les journaux. J'ai étudié des choses autrefois, je m'en rappelle, quand j'allais à l'école. Je ne regarde ni autour de moi où je ne vois que moi, ni en moi où je ne vois rien, et je n'en suis pas moins littérateur qu'un autre.
J'ai fait d'abord de la critique, pour enlever le morceau, ensuite du roman, pour le rendre, et puis j'ai continué, pour me curer les dents, et toujours j'aurai la bouche mauvaise. Si cette image vous dégoûte, j'en chercherai de plus sales encore.
Bons confrères, j'ai aboyé à toutes vos lunes. Que ceux qui ne m'ont pas entendu me pardonnent et considèrent l'intention. J'ai agi de mon pire. Que les autres ne prennent pas mes gros mots de travers. On me rendra cette justice, qu'en insultant tout le monde je n'ai voulu me brouiller avec personne.
Je fais tour à tour, à m'y méprendre, du Concourt, du Daudet, du Zola, du Bourget original. Ils croient à un vol, feuillettent leurs cartons, pensifs, furieux!
Un conseil : pas trop, trop d'art. Je vous