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De MercureWiki.


 
LA DEMANDE

À Louis Béroud

I


 Dans la grande cour de la Gouille, Mme Repin lançait à sa volaille des poignées de grains. Ils s'envolaient régulièrement de la corbeille, suivant le rythme du geste, et s'éparpillaient en grésillant, sur le sol dur. La fine musique d'un trousseau de clefs entrechoquées montait de l'une des poches du tablier. En faisant des lèvres :
 « Cht ! cht ! »
et même à grands coups de pieds, Mme Repin écartait les dindes voraces. Leurs crêtes bleuissaient de colère, et leurs demi-roues rayonnaient aussitôt avec une sorte de détonation et le brusque développement d'un éventail qui s'ouvre entre les doigts d'une dame nerveuse.
 Monsieur Repin apparut sur la route, le pas accéléré. Le jet de grains fut comme coupé, les clefs se turent, et les poules inquiètes se bousculèrent un instant à cause de l'allure inaccoutumée de M. Repin.
 — Quoi donc ? demanda la fermière.
 Monsieur Repin répondit :
 — Gaillardon en prend une !
 — Une poule ?
 — Fais-donc la niaise : une de nos filles. Il vient déjeuner dimanche.
 Dès que ces demoiselles apprirent la nouvelle, Marie, la plus jeune, embrassa d'une façon turbulente sa grande sœur :
 — Tant mieux, mon Henriette, tant mieux !
 Elle était heureuse du bonheur de son aînée d'abord, et un peu pour elle, car M. Repin avait toujours dit, presque en chantonnant :
 — Quand deux filles sont à marier, c'est l'aînée qui va devant, la cadette suit derrière !

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