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 Or, Henriette n'avançait pas vite, et Marie songeait que si elle ne se mettait pas en tête, on n'arriverait jamais, peut-être. On disait d'Henriette, au premier coup d'oeil :
 — C'est une oie !
 — Oui, mais elle n'est pas méchante.
 — Il ne manquerait plus que cela !
 En outre, elle était trop grande. Sa taille effrayante intimidait les hommes. Elle était aussi trop rouge, et, la figure couverte de taches ardentes, elle faisait, à toute heure, l'effet de s'être barbouillée en gavant, avec du son délayé, les volailles de concours. Elle avait vingt-cinq ans. M. Gaillardon était un fermier des environs, très à l'aise et déjà en pleine maturité. Henriette n'avait pas à faire d'objection. Du reste, elle n'en cherchait point, mais, effarouchée et gauche, elle n'osait accepter avec une joie bruyante un bonheur qui pouvait encore lui échapper et qu'elle n'attendait plus. Marie, la jolie brune au teint blanc, avait beau lui dire :
 — Quelle veine ! mais ris donc, veux-tu bien rire !
 Elle ne riait pas, tout près de trouver sa cadette insupportable ; elle aurait voulu être un peu seule, avec les quelques idées très rares et nouvelles qui mettaient tant de désordre dans sa tête, et, comme elle connaisssait bien l'opinion du monde, elle ne voulait pas croire à tant de chance, et elle s'avouait interieurement :
 — Non, ce n'est possible, je suis trop bête, trop oie !
 — Allons bon, voilà que tu pleures, maintenant !
 — C'est rien, c'est les nerfs.

II


 Au déjeuner du dimanche, quand on passa à table, Madame Repin dit :
 — Où donc que vous allez vous mettre, Monsieur Gaillardon ?
 — Moi, oh ! ça m'est égal, où vous voudrez.
 — Il serait peut-être mieux de vous mettre à coté de mes filles, mais en faisant le service, elles vous dérangeraient.
 — Oh ! non, elles ne me dérangeraient pas.
 — Et si des fois, en apportant des plats, elles renversaient de la sauce sur votre veste ?
 Il se mit à rire :
 — Ah ! par exemple, ceci ne serait point à faire.
 — Dame, mettez-vous où vous voudrez !

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