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garder tout d'abord et franchement, comme un effronté, Mademoiselle Henriette. Il s'essayait, et prenait du courage avec la jeune soeur. Du moins, cela parut évident à tous. Henriette le comprit si nettement, qu'elle baissa les yeux de confiance. Le regard n'allait pas à elle, mais il était pour elle. Au contraire, Marie, n'étant point en cause, ne jugeait pas convenable de s'intimider, et la tête haute, œil pour œil, elle dévisageait Monsieur Gaillardon, ce qui achevait de le troubler.
 Bien entendu, et conformément aux habitudes prudentes de gens qui n'abordent que le plus tard possible les sujets graves, il ne fut pas question de mariage ce jour-là.
 Un autre dimanche passa, et rien ne se conclut. Madame Repin s'impatientait. Il est bon de prendre des précautions, jusqu'à un certain point, toutefois. Outre qu'on ne déjeune pas pour rien à la campagne, comme à Paris, où chacun sait que certains restaurants donnent à manger à des prix si réduits. Peut-être Monsieur Gaillardon espérait-il causer auparavant avec la jeune fille. Aussi, le dimanche suivant, quand M. Repin dut quitter la table, au dessert, pour aller voir une bête à cornes qui s'était cassé la jambe, Madame Repin,habile et audacieuse, sortit, passa dans la cuisine, appela Marie et laissa son Henriette en tête à tête avec Monsieur Gaillardon. Celui-ci, tout d'abord, attendit leur retour. Comme elles tardaient, il chercha à s'occuper et débourra soigneusement sa pipe, en lui enfonçant dans le tuyau, jusqu'à la gorge, une aiguille à tricoter.
 Henriette, ses fortes mains étalées sur ses genoux, gardait son immobilité, dans un coin, la tête penchée, le souffle doux, rouge autant que l'occasion l'exigeait. Monsieur Gaillardon se leva et se promena d'une fenêtre à l'autre. Il s'aperçut que le temps allait se gâter, sûrement, et, comme il voulait être de retour chez lui avant l'orage, il appela ces dames pour leur dire au revoir.
 Dès qu'il fut parti, Madame Repin demanda :
 — Qu'est-ce qu'il t'a dit, mon Henriette ?
 — Il m'a rien dit.
 C'était trop fort. Une semblable indifférence stupéfia Monsieur Repin même. Il fut d'avis qu'il fallait renouveler l'essai.
 Donc, au premier déjeuner, le café pris d'une manière hâtive, Monsieur Repin, sous le prétexte d'une course pressée, se leva de table. Madame Repin et Mademoiselle Marie disparurent vite dans la cuisine. Mais cinq minutes après Monsieur Gaillardon les rejoignait.

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