Warning: Parameter 3 to pr_pageQuality() expected to be a reference, value given in /home/formationn/www/mercurewiki/includes/parser/Parser.php on line 3470

Notice: Undefined index: header in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 222

Notice: Undefined index: footer in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 223

Notice: Undefined variable: wgProofreadPageAllowIPs in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 429

Notice: Undefined variable: wgProofreadPageAllowQ4 in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 431
Page:Mercure de France tome 001 1890 page 015.jpg - MercureWiki

Page:Mercure de France tome 001 1890 page 015.jpg

De MercureWiki.
Version du 24 mars 2010 à 09:12 par Admin (discuter | contributions)
(diff) ← Version précédente | Voir la version courante (diff) | Version suivante → (diff)



 — Comment, ce n'est pas notre Henriette que vous nous avez demandée ?
 — Pas du tout, c'est mademoiselle Marie !
 Monsieur Gaillardon, ayant chiffonné sa serviette entre ses doigts, l'écrasa sur la table, se leva et marcha d'une fenêtré à l'autre et inversement, d'un pas inégal, avec une grande agitation. Ses bretelles étaient un peu anciennes et mollissaient, son pantalon tenait mal. Il le relevait d'un mouvement brusque, puis se croisait les mains derrière le dos. Ces demoiselles, bouche bée, attendaient la suite.
 — Femmes, du calme, dit Monsieur Repin, de la dignité. Ne nous emportons pas comme des libertins.
 Sa recommandation était superflue. Personne ne songeait à s'emporter. Seulement, on se trouvait aux prises avec une difficulté inattendue. Il s'agissait de la tourner avec tranquillité et prudence, comme un arbre qui, déraciné par le vent, barre la route. Monsieur Repin se leva également et commença une promenade à l'exemple de Monsieur Gaillardon, mais en sens opposé. Au troisième croisement :
 — Monsieur, dit-il, je ne vous dirai pas que je suis surpris, je suis étonné, profondément étonné, mais, après tout, rien n'est fait, et du moment que vous reprenez votre parole, nous vous la rendons.
 Il était presque distingué, ayant parlé un jour, en personne, au préfet, et la gravité du cas lui faisait trouver des phrases correctes.
 — Oh, je ne réclame rien, dit Monsieur Gaillardon, en frappant l'air de son bras comme d'un fouet. C'est fait, c'est fait, tant pis pour moi !
 Tout à coup on entendit des sanglots, et Henriette en larmes, les mains sur les yeux pour cacher son visage, dit, convulsée :
 — Mais je ne tiens pas tant que cela à me marier, moi ; s'il aime mieux ma sœur, qu'il prenne ma sœur.
 — Ça, jamais, déclara Monsieur Repin, j'ai toujours dit que tu te marierais la première, la première tu te marieras.
 Madame Repin semblait aussi têtue, mais Henriette vint embrasser son père et lui dit :
 — Je t'assure, mon papa, que j'ai bien le temps de me marier.
 — Bien le temps ! mais tu ne sais donc pas que tu as vingt-cinq ans, presque vingt-six.
 — Si, si, mais, vois-tu, j'aime mieux attendre encore un petit peu.

Outils personnels