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LES LIVRES


Joies, poèmes (1888-89), par Francis-Vielé Griffin (chez Tresse et Stock). — O poètes, réjouissez-vous, car « le vers est libre »: c'est M. F.V. Griffin qui le proclame, avec la légitime allégresse d'un trouveur. Oui, ce vers dont beaucoup d'entre nous cherchaient la formule, ce vers que M. Gustave Kahn et tant d'autres, malgré de louables efforts si bêtement raillés, n'avaient pu réussir à sérier en poèmes suivant un lien orchestral exempt de cacophonies, M. F.V. Griffin l'emploie désormais avec la plus admirable sûreté. Ces rondes aux refrains mobiles, ces dialogues répercutés d'une âme de blonde à l'âme du poète, au milieu de magiques paysages à demi voilés par les bleuissantes gazes embuées des féeries de nature, sonnent, sanglotent ou susurrent en de prestigieuses concordances de rythmes: « ce qui ne veut nullement dire(comme le déclare l'auteur avec un hautain bon sens) que le vieil alexandrin à césure unique ou multiple, avec ou sans rejet ou enjambement, soit aboli ou instauré ; mais, plus largement, que nulle forme fixe n'est plus considérée comme le moule nécessaire à l'expression de toute pensée poétique... » Maintenant, que s'esclaffe la Cohne ! Moi je dis qu'avec les Épisodes, de M. Henri de Régnier — et ce n'est point sans motifs critiques que je rapproche ici ces deux œuvres, — Joies restera l'une des plus merveilleuses manifestations poétiques de ce temps, et de tous les temps.
 Le Livre du Jugement (la Création, la Chute), par Alber Jhouney (édition de l’Étoile, chez Sauvaître). — Ce sont les deux premiers hymnes d'un poème qui en contiendra quatre : « l'histoire dramatique de l'Âme humaine et de sa destinée, racontée à la lumière des traditions occultes et de la Kabale. » Certes, M. Alber Jhouney connaît son métier ; certes, j'admets pour l'Idée-pure — je l'ai dit déjà — le droit de s'affirmer en poésie : mais encore est-ce à la condition que l'esprit didactique n'en exclue pas toute envolée ; or, cette œuvre donne, trop souvent, l'impression de bonnes proses rimées. Néanmoins, je devine en M. Alber Jhouney l'un des poètes le plus capables, dans la jeune littérature, de devenir réellement complets : il a la pensée, on sent qu'il aura l'image quand il le voudra, l'image ou plutôt la couleur. Mais cette sobriété, hautaine et sévère, ne me déplaît que par sa continuité. Aussi, malgré mes restrictions, je vous salue, frère, vous êtes des nôtres ; et — ce que certains des nôtres ignorent — vous savez que Lucrèce fut LE Poète.


L. P. de B. G.


 Bas les Cœurs ! par Georges Darien (Savine, éditeur). Ce sont, dites par lui-même, avec le je, les impressions d'un gamin de Versailles, pendant la guerre franco-allemande, d'un gamin, mais d'un gamin certes fort précoce, qui est un bien fin observateur et un très terrible railleur. Il y a, dans ce livre, toute l'ironique histoire des évolutions psychologiques de la société bourgeoise, en province, avant et pen-

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