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 Comme le combat se prolonge, bientôt Albert se sent envahi. Il n'y tient plus, et, d'une voix ferme:
 — Aline, dit-il, allume ! .
 La chambre éclairée, le mari prie simplement la femme de jeter, mais sans bouger, un coup d'œil oblique sur leurs positions respectives. Il ajoute :
 — Soulève-toi un peu.
 Tous les deux se mettent sur les genoux. Albert plante un doigt de sa main gauche sur la ligne de démarcation imprimée par le corps d'Aline, et ouvre sa main droite en compas, le pouce d'un côté, les quatre doigts de l'autre, comme font les gamins joueurs de boule, puis il mesure :
 — Deux longueurs pour moi, dit-il, et quatre et demie pour toi ! Autant dire que tu prends toute la place.
 Il regarde Aline presque sévèrement, à croupetons, ses deux mains plaquées sur ses cuisses, ébouriffé, sa chemise à la russe fripée. Elle l'écoute, les yeux ternes sous les boucles de ses cheveux tombantes, pareille à une sauvage innocente. Ses épaules frissonnent à l'air, comme au contact d'une gaze humide.
 — Voyons, demande Albert, est-ce que j'exagère ? Remarque que je veux bien faire la part belle, très belle, à tes hanches de femme. Mais où s'arrêteront-elles ?
 II se tient prêt, à une discussion serrée, avec preuve entre les doigts, sur le point de vérifier les mesures.


IV


 Mais elle pleure !
 — Qu'est-ce que c'est, encore ?
 — Tu ne m'aimes plus.
 — Bon, dit-il, ce n'est pas la question ; moi, vois-tu, je suis avant tout un homme pratique. Nous pouvons vivre trente années en commun. Je dis trente pour donner un chiffre. N'est-il pas excellent de s'installer, de prendre ses précautions ? Songe que nous devons dormir côte à côte une moyenne de dix-mille neuf-cent-cinquante nuits. Il ne faut rien accorder au hasard ni au caprice, sous peine d'enfer. C'est pour cela que je fais notre éducation. Nous avons, c'est vrai, la volonté de nous aimer par le cœur le plus longtemps possible ; mais il est prudent d'habituer nos deux corps l'un à l'autre, de compter avec leurs répugnances, leurs nervosités, leurs états maladifs, leurs bouderies. Apprenons l'art de passer nos nuits à reculons, d'éviter les heurts. Faisons-nous de mutuels sacrifices, désireux l'un et l'autre de supprimer

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