Warning: Parameter 3 to pr_pageQuality() expected to be a reference, value given in /home/formationn/www/mercurewiki/includes/parser/Parser.php on line 3470

Notice: Undefined index: header in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 222

Notice: Undefined index: footer in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 223

Notice: Undefined variable: wgProofreadPageAllowIPs in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 429

Notice: Undefined variable: wgProofreadPageAllowQ4 in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 431
Page:Mercure de France tome 001 1890 page 171.jpg - MercureWiki

Page:Mercure de France tome 001 1890 page 171.jpg

De MercureWiki.




Celle vers qui le porte un milliard d'élans ;
Celle qui l'élira viril ! et qui, scellant
Dans son cœur généreux gonflé comme une voile
Un double orgueil de père et d'amant se mêlant,
Saura bien, le faisant tressaillir jusqu'aux moelles,
Arracher toute vive une âme de ses flancs.

Oui ! celle dont avec une âpre volupté
Il enguirlandera son cœur aux pierres noires
D'un feuillage de fleurs tendres de tiède Été,
Et qui doit transparaître au fond de sa mémoire
Ainsi que, sous les fûts d'un bosquet enchanté,
Le vif-argent d'une eau de lune aux blanches moires.

Mais nulle n'apparaît d'un visage assez pur,
Tout ce noir garde en lui, comme derrière un mur,
Celle qu'il a rêvée en façon de poème
Et qu'il cherche, poussé par un espoir suprême,
Loin de sa chambre nue où sans un coin d'azur
Il suffoque de solitude entre les murs !

Il marche en l'avenue où de l'eau persévère,
Il marche ! et plus il va dans tout ce noir vainqueur,
Où nagent de très longs reflets de réverbères,
Quelque chose de plus en plus se désespère,
Aux sources même (ô solitude dont on meurt)
De Son Être, à l'endroit le plus cher de son cœur.

Et comme un gueux qui tend la main pour qu'on lui donne
Souffre à ne recevoir d'aumône de personne,
Il s'en va, l'âme en peine, avec, sur le trottoir,
Sa longue ombre allongée ainsi qu'en un miroir,
Et son pas, dans la nuit boueuse où l'eau frissonne,
Son pas désert, dans l'avenue, au loin, résonne !



Ernest Raynaud.

Outils personnels