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les secrètes tendances à l'exagération qui parfois compromettent de délicats paysages, des observations singulières, des traits de sentiment, de rares naïvetés de passion.


III


 Un peintre-poëte, un amoureux : un jeune homme, et dans ce temps. Fils adultérin, résultante d'une double filiation paternelle. Chez l'un des pères l'esprit domine au point que la sensualité et la sentimentalité sont réduites au minimum. Chez l'autre père une sensualité ardente paralyse l'esprit. L'enfant reste, toute sa vie durant, crucifié entre l'art et l'amour : l'amour réduira souvent l'artiste à balbutier : l'art refrénera souvent les élans de l'amoureux. L'au-delà mystérieux des lumières l'attirera ; de ces aspirations il retombera sans cesse dans les ombres de la tendresse et du plaisir. Il en arrivera naturellement à chercher les ombres dans les lumières, les lumières dans les ombres, avec ferveur, avec défiance, niant, affirmant, plein de force, avec une entorse. Aux âmes comme celle-ci, faites de complication dans la naïveté, la vie tend rarement la perche, ― et la perche (qu'on me pardonne), ce serait la femme. Mais la femme n'est elle-même ni assez simple ni assez compliquée pour indiquer le choix à cette âme errante ou pour chercher avec elle un chemin clair dans cette double nuit. Par un comble de malheur, André rencontre une de ces blanches jeunes filles, d'autant plus blanches que les prémisses de leur vie le furent moins ; des horreurs entrevues à travers une enfance trop libre Berthe garde une sorte d'attirance dégoûtée, qu'elle traduit par une furieuse obstination au silence. Aime-t-elle André ? Elle se tait. Il l'aime. Il réalise en elle son désir de mystiquement marier le bonheur et la vérité. De cette réalisation, la principale intéressée se doute-t-elle ? Elle se tait. Ce qui est probable, ce dont vous êtes sûrs, c'est qu'elle ne symbolise rien mieux que le désir du poëte et sa perpétuelle défaite. La Foi manque : voilà l'Absente.
 Cette vivante absence de foi, ce visible simulacre de cette absence, c'était pourtant quelque chose encore de présent. Mais où peut aller un délicat monceau de féminine chair qu'aucune croyance ne vivifie ? ― À la boue, répond le roman. Berthe tombe dans la boue.
 « Elle n'en ressortit point. »
 Et le livre se clôt sur cette belle phrase triste comme la tristesse de l'amoureux sans amour et de l'artiste sans œuvre :

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