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il n'avait qu'à fermer les yeux et copier la forme sous laquelle lui était apparue la gloire, cette gloire de réclame, tapageuse et bruyante, qu'il rêvait et qu'il sut conquérir. Il souhaitait d'être cette exhibition devant un public dont les yeux flambent. Il mit dans Nana son désir de domination, son besoin de parvenir, son impatience d'être quelqu'un. Il a écrit ce livre avec la fièvre de ses convoitises, avec ses angoisses d'ambition surchauffée, ses inquiétudes d'homme en quête de réclame à outrance. Zola, c'est Nana ! Il n'est pas jusqu'au nom qui n'offre — en sa sonorité dissyllabique de tam-tam — une frappante analogie. Nana, c'est Zola. C'est le symbole de sa vie publique, à cette courtisane de lettres, qui s'étala pendant dix ans sur les affiches des murs et dans les manifestes des préfaces, et que consacrèrent les fanfares triomphales des centièmes éditions. Pendant dix ans, Zola accapara exclusivement les librairies comme Nana le trottoir, démembrant, pillant, saccageant les réputations de confrères, faisant la retape jusque dans les rédactions exotiques, promenant sur la Chaussée le quadrige de sa gloire de mi-carême, de pharmacien de Sainte-Menehould, de savonnier du Congo. Aujourd'hui la gloire flambe encore, mais la mèche commence à charbonner. Les sympathies s'éloignent. Les princes s'envolent. C'est la baisse, le tour des entrepreneurs de démolitions, des gros négociants de Bercy : Zola, ce sera Nana jusqu'au bout, Nana mourant abandonnée dans une chambre d'hôtel, aux premières lueurs d'incendie d'une révolution ; il mourra, lui, dans la débâcle de son talent, les chairs dissoutes, liquéfiées par la basse prostitution, aux cris de guerre des romanciers symbolistes et des poètes décadents. Est-ce qu'il ne patauge pas déjà dans les ruisseaux marécageux du feuilleton ?
 C'est parce qu'il a mis en jeu sa personnalité qu'il a fait de Nana une œuvre vivante et attachante : c'est son chef-d'œuvre. Il a donné tout ce qu'il avait, il s'y est vidé. Ses moyens s'y décèlent plus éclatants. Le but qu'il poursuit s'éclaire tel : réunir, sous le prétexte d'un roman, tout ce qui a rapport à la condition du type choisi, grouper autour de lui tous les épisodes, tous les faits-divers inhérents à son milieu. Étant donné que Zola avait comme type choisi la fille, il devait décrire les lieux fréquentés

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