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délaissée et vaincue, qui se décide enfin à prendre un consolateur, le diplomate persan — ce qui prouve très clairement (car la pièce est à thèse) que la polygamie, la monogamie, le mariage, le foyer conjugal et l'art de faire un bon drame sont des problèmes aussi redoutables que mystérieux. Par dessus le marché, des ficelles, presque des cordages, des enfantillages, des situations de mélo, des hors-d'œuvres, des tirades persiques, et autres, sur la femme, l'amour, l'adultère, des mots de chroniqueurs. Un acte d'exposition figé, gris, maladroit (mariez ces épithètes !); un deuxième, dans un foyer d'artistes, avec du brio, de l'observation, des digressions amusantes, de la verve calibanesque ; un troisième plein d'un adorable pathos d’ambigu.
 J'aime mieux « Les Chapons », de MM. L. Descaves et G. Darien. C’est plus intéressant, plus original, plus neuf et plus de l'art. Cette piécette a d'ailleurs soulevé une véritable tempête d'applaudissements, de hurlements, de sifflements et de cris d'animaux divers. Ah ! c'est que les auteurs ont frappé juste ! Et qu'ils ont été cruels, cyniquement cruels ! Et que M. Prudhomme n'aime pas que d'indiscrets chirurgiens lui révèlent aussi brutalement le mal honteux qui couve sous sa solennelle et patriotique bedaine ! « Les Chapons » sont tirés de « Bas les cœurs », le remarquable roman de M. Georges Darien. Pendant l'invasion prussienne, des bourgeois de Versailles, les Barbier, obligés de loger trois soldats allemands, passent par toutes les transes possibles, par toutes les terreurs imaginables, parce que leur vieille bonne, dont le frère a été tué pendant la guerre, a juré de le venger. Les représailles, si pareil fait arrivait, seraient terribles. Les Barbier le savent bien. Ils flattent bassement leurs trois hôtes teutons, les comblent de vins vieux et de prévenances, et, à la fin, fous de peur, ils jettent à la porte la vieille bonne qui les a soignés pendant vingt ans, malgré le temps « à ne pas mettre un chien dehors ». Des Prussiens, à cet instant, passent dans la rue, se rendant à l'exercice, sous la pluie — « Les pauvres gens ! » gémissent en chœur M. et Mme Barbier. Et c'est tout. Beaucoup de nos déroulédiques contemporains se sont reconnus dans les bourgeois de MM. Descaves et Dariens. Le nombre des siffleurs l'a prouvé. Les auteurs, qu'on savait déjà romanciers de talent, ont su montrer qu'ils pourront être, s'ils le veulent, des dramaturges de premier ordre.
 Les interprètes des deux ouvrages ont tenu leur rôle avec beaucoup de talent et d'intelligence. Mmes Régine Martial, Aubry, Sylviac, France, Barny, MM. Antoine, Léon Christian, sont dignes de tous les éloges.


 

G.-A. A.

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