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VI


 « Nous avons un ami indispensable. Peut-être trouverait-on, en cherchant bien, une de ses chemises de nuit sous l'édredon de madame. Quand elle chante, il va de l'un à l'autre, en chien de berger, ramène au centre ceux qui s'éloignent, et, le premier jappe avec ses mains, aux bons endroits. Il prend le chouberski par l'oreille, le passe dans la salle à manger, et, très haut, trouve fameux un thé qui n'a encore séché que deux fois sur la fenêtre.
 Puis, quand l'heure s'avance, il dit, inspirant, expirant avec force et lenteur sous sa main en abat-sons : « Si on s'en allait ? allons donc nous-en ; madame est lasse. » Il empêche les gens de rester trop tard et fait vider les lieux. Cet homme-là vaut son pesant d'appointements fixes.


VII


 « Mais, je le répétais encore à madame tout à l'heure, à notre dîner de pommes frites (il faut bien vivre), je veux faire mon chemin ! Vous aussi, n'est-ce pas ? Tant mieux. Permettez que nous fassions route ensemble. On sonne. Voilà, si je ne vous compte pas, le premier de nos imbéciles. Misère de misère ! Ils ne me prêteront donc jamais la paix ! Préparez-vous. Le moment est venu de s'amuser ferme. Aussi, tenez, cher monsieur, si j'étais à votre place, tandis qu'il en est temps encore, j'irais me coucher, et, rentré dans ma chambrette (un lit, une table, une chaise : je vois ça), las d'avoir fait mon tour du monde, je déchirerais, et comme on effeuille un manuscrit d'oraison funèbre sur une tombe poétique, j'émietterais pour les souris mon plastron de chemise en papier gommé. »


Jules Renard

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