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PENSÉE DES MORTS


 Je me délectai toujours aux légendes des cimetières. J'en sais plusieurs desquelles je compte bien faire d'aimables couplets qu'on se pourra pousser au dessert. — L'histoire de Marie Lafamé, qui faisait pleurer de rire les résédas plantés sur sa fosse. L'histoire du soldat nécroraste qui finit par obtenir les galères et qui s'en évada pour l'amour d'une morte : mais, au retour, n'ayant trouvé qu'indicible déconfiture, il se périt sur ces mornes restes. L'histoire.... — J'en sais beaucoup. Il n'est pas une allée, dans les vieilles nécropoles parisiennes, qui ne recèle son petit document, et je fais ma cueillette.
 Mais hier mon goût des morts s'est singulièrement spécialisé.
 Dès bonne heure, avec d'autres indifférents, j'eus à conduire à son gite définitif un homme de lettres, — « des nôtres », comme on dit dans chaque Revue. Le trajet était long. Tout le long, ressassant des personnalités, recensant des égoïsmes, je finissais par m'absenter de l'actualité et je m'égayais doucement, quand, avec quelle violence ! je subis le funèbre coup de cloche. En hâte, je me fis une tête ad hoc.
 Le défunt nous emmena tout au fond, contre le mur de garde. ( Ce cher ami fut toujours grand marcheur. )
 En passant, je notais des noms : on n'en a jamais assez, pour les « nouvelles », et les meilleurs ont disparu du Bottin. Et, absorbé toujours un peu dans les habitudes professionnelles, je me laissais requérir par la saveur des syllabes : Ce nom-ci, méditais-je, ne m'irait point. Tel en ferait son affaire… Celui-là, je le garde : c'est dans ma nuance. Pour cet autre, je l'indiquerai à… Ici, j'eus un haut–le–corps : le nom du cher accompagné, oui, de celui qui, désormais, est exempt des soins de notre vie assujettie, oui, son nom même venait aux lèvres, si je puis dire, de ma pensée. Je ne me défendis point d'accorder un sourire à l'accident encore tiède, assurément si triste, par qui nous sommes privés — irrémissiblement — des œuvres irrémissiblement inédites, assurément si

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