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à Guillaume II, sans autre raison que le panslavisme et par simple impertinence. Je n'ai jamais aimé ces façons illogiques de satire : et, pour maintenir l'équilibre, j'entrepris illico, à la barbe du prince furieux, une apologie du souverain allemand beaucoup trop complète pour n'être pas exécrable.
 — Que me dites-vous là ? gémit Ivan Egorovitch. Vous êtes incroyable, ma parole. Vous employez vous-même votre vie à dire des méchancetés et à découvrir le ridicule partout, et vous ne me passez pas la moindre moquerie.
 — Pardon, répondis-je, mon cas est fort différent du vôtre. Je suis une cosmopolite, c'est-à-dire une impartiale. S'il me plaît de découvrir le mal et de m'en amuser, je le fais partout où je le trouve, aussi bien en Russie qu'ailleurs et aussi bien ailleurs qu'en Russie. Et ce n'est point là du pessimisme, comme vous avez l'air de me le reprocher. Je suis, au contraire, une optimiste — tout au fond. Ce n'est pas pour rien que je m'appelle Nadejda.
 Nous en revînmes à Guillaume II. Ivan Egorovitch continua à me le fort maltraiter. Suivant lui — et je doute qu'il ait pris ses informations ailleurs que dans son imagination - le jeune Kaiser ne rêve que plaies et bosses. S'il est descendu à Revel, ce n'est pas sans intention ; et s'il se montre en Russie après avoir été en Norvège et en Angleterre, ce n'est pas sans perfidie.
 — Quoi qu'il en soit, continua le prince, ses instincts belliqueux et ses visées ambitieuses ont trouvé à qui parler. Il vient d'assister à nos manœuvres de la garde ; il en a été abasourdi : je dis « abasourdi ». Il a vu nos soldats manœuvrer, comme on ne manœuvre qu'en Russie, par un temps épouvantable, dans un terrain épouvantable, où tous ses Poméraniens seraient restés empêtrés jusqu'à la pointe de leur casque. Il s'est rendu compte que le Russe est maître chez lui, inattaquable, invincible. S'il lui prenait fantaisie de renouveler 1812, il n'en ressortirait pas en meilleur état que Napoléon. Et encore, la nature seule vainquit Napoléon. Outre cette même nature, l'ennemi aurait sur le dos la plus forte armée de l'Europe, la plus disciplinée, la plus endurante, la plus prête à toutes les fatigues et à tous les sacrifices. Aussi, Guillaume II n'est pas content, pas content du tout, et il fait une tête... vous allez voir ça !
 — À mon tour, dis-je, de vous accuser de pessimisme... international : car pour la Russie, vous êtes d'un optimisme qui frise de bien près ce qu'on appelle chauvinisme de l'autre côté de l'Allemagne. Qui vous donne à supposer que de ces deux empereurs, l'un veuille la guerre et que l'autre impose la paix ? Guillaume II, je vous l'accorde, est plus dangereux qu'Alexandre III, lequel, dans son état d'ours en léthargie, me paraît tout à fait rassurant pour la tranquillité de la ménagerie européenne. Mais ce jeune Prussien a donné, lui aussi, d'importants gages de paix. Vous objectez le discours de Koenigsberg, les armements continus, l'expulsion manu imperiali d'un chancelier gênant : je vous assure pour-

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