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je dois, à mon grand regret, me restreindre. Je ne puis que signaler, parmi les poèmes que j'ai sous les yeux, cette piécette : Au bord du chemin, dont seuls l’Apparition de Mallarmé et l’Impromptu pour orgue et flûte de Ghil égalent l'intensité de musique, cette Inscription pour la tombe d'une vierge qui tirait à Laurent Tailhade ravi cette exclamation : « Cela est beau comme du Sophocle », et surtout ces redoutables Vers pour un hussard décadent, la chose de cet ordre, je l'atteste ! la plus forte depuis Laclos. On ne sait quoi le plus y admirer de la sécurité du Poète ou du prestige d'une versification savante où tout est neuf, rhythme, rimes, ordonnance, sentiment aussi, dirais-je, s'il n'y avait sacrilège à mêler ce mot de sentiment à une œuvre toute de glace.
 Aussi bien, l'époque est proche ou vous serez à même d'apprécier l'œuvre, dans sa toute intégralité. Ces poèmes sauvés de l'oubli ne sont pas loin de paraître en recueil. L'auteur a bien voulu condescendre à les unifier d'un titre : « l'Indifférent », qui est en même temps celui du sonnet liminaire où se synthétisent toutes ses tendances, où se résume tout son tempérament. Ce sonnet, précieux surtout à ce titre, tel se module :

  Or, grave ! au pas d'une minceur un peu qui ploie
  Dans le brouillard de perles fines des pelouses,
  Il est le spectre de son cœur, tout soie et joie !
  J'ai peur un peu de tant de bouches à sa blouse...

  Il n'a souci de rien de rien : léger d'autant !
  Il est le ciel du papillon qui pose et part ;
  Et son œil sauf, rien ne l'émeut, ne l'accapare,
  Ni le beau ciel, ni la tristesse du printemps.

  Être l'Hercule de puériles Némées !
  O Jason de toujours mêmes mièvres conquêtes !
  Et parfois sur son cœur passe un vent de framées.

  Le soleil est allé tomber loin de Palmyre.
  Voici venir la nuit riche des seules Fêtes.
  ...Ah ! qu'il voudrait ! ah ! qu'il voudrait ! dormir ! dormir !

 Ce qui est pour clore dignement ces notules, où nulle autre ambition que d'avoir voulu signaler à l'attention l'un des plus ductiles poètes de ce temps-ci.



Ernest Raynaud.


1. Quatre sonnets ont paru néanmoins en des périodiques divers : La Caissière (Chat noir), Sonnet à Saint-Just (Combat), Alberte et Colin, et le Coucher d'Antoinette (Caravane). M'étant imposé de ne citer que de l'inédit, je ne puis les transcrire au cours de cet article. Je le regrette d'autant que ce sont de pures merveilles, et que mieux que tous autres, peut-être, témoigneraient-ils de l'absolue correction du Poète.

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