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une certaine catégorie que de le dédier à un certain public. L'un et l'autre désirs révèlent une pensée assujettie, une préoccupation extralittéraire. Il y a un souci d'étiquette inconciliable avec la liberté essentielle à l'action poétique.
 Et puis, la catégorie en question est tout à fait chimérique si on se l'assigne comme point d'arrivée. Les romans et les poëmes qui ont personnifié une époque n'ont point du tout été écrits dans la pensée de personnifier une époque, ni d'exprimer aucun état d'âme collectif quelconque. Ils ont été conçus — tous — sous l'influence de certains accidents très personnels ; ils ont été écrits — tous — dans un but très personnel de délivrance, ou de satisfaction. La douleur d'être constitué de telle sorte qu'il était incapable d'atteindre aux réalisations heureuses dès qu'il en avait constaté la possibilité, une passion sans harmonies spirituelles, les idées nouvelles (amour de l'humanité, amour de la nature, amour de la liberté) dont il avait pris le goût dans La Nouvelle Héloïse, enfin le suicide d'un ami, — voilà les « accidents » où Gœthe a trouvé le sujet de Werther. En l'écrivant il ne pensait à aucune généralisation, il ne faisait profession ni de moraliste, ni de critique : homme, il cherchait son repos, il se « débarrassait » d'un fardeau spirituel : poëte, il accomplissait sa fonction. René, et Obermann, et Adolphe, et Volupté, et Les Lettres d'Everard, etc., ont été écrits et conçus comme Werther. Un seul, parmi les grands livres de cet ordre, semble faire exception. Ce que nous savons des partis-pris d'objectivisme de Flaubert et les nuances mêmes du titre nous incitent à croire que L'Éducation sentimentale était classée d'avance, qu'on y voulut fixer les traits communs d'une génération. Il suffit pourtant de se souvenir des autres ouvrages de l'auteur pour reconnaître dans L'Éducation comme dans Madame Bovary, comme dans Bouvard et Pécuchet, une tendance primordiale chez Flaubert à la généralisation dans l'exception secondaire : c'était l'inférieure moitié de sa nature orientée d'autre part à la splendeur. De plus, outre les traces évidentes d'« accidents personnels, » L'Éducation nous donne un éclatant exemple d'œuvre d'art realisée en des vues d'art pur, d'art unique ; la thèse du titre s'efface dans les intensités vitales des êtres faibles, bons, méchants, qui font là leurs gestes courts, sans intentions. Flaubert a beaucoup moins voulu personnifier une époque que donner une forme belle au sentiment de mépris apitoyé qu'excitaient en lui

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