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plus fervents admirateurs de M. Maurice Maeterlinck croient devoir, en parlant de ce drame, faire quelques réserves : car, avouent-ils, l'imitation de Shakespeare y est évidente. Je ne crois point qu'il y ait lieu à de telles réserves, et il ne faudrait pas beaucoup de mots pour établir que l'imitation d'Homère, de Dante, de Shakespeare est de droit commun : leur esprit est devenu comme un indiscernable élément de l'esprit moderne. Ces poètes, que nous lisons avant la vie par les yeux de nos pères et qui ont produit les pensées desquelles nous vivons, sont comme des forces de la nature. Ils se sont confondus, au cours des longues années, avec les sentiments qu'ils exprimèrent : ils ont seulement donné de nouvelles nuances à l'universel domaine dont ils sont des parts intégrantes.
 Bien plutôt que d'avoir imité Shakespeare avec un esprit nouveau, bien plus justement reprocherait-on à M. Maeterlinck certains procédés dont il abuse, dans un but visible, mais qu'il semble dépasser. Ces répétitions où chaque personnage se complait, ces :

 Maleine.—Je suis la princesse Maleine.
 Hjalmar.— Vous êtes la princesse Maleine ! Vous êtes la princesse Maleine ! Mais elle est morte !
 Maleine. — Je suis la princesse Maleine.

 Ces insistances fatiguent plus qu'elles n'émeuvent. Maleine et Hjalnar ne sont pas seuls à les usiter. Anne, le Roi, la Nourrice n'ont pas d'autre moyen d'expression, aux heures de grand trouble, — et il ne serait pas fondé d'affirmer que telle en effet soit l'expression de tous les humains à toutes les heures de grand trouble : si plusieurs bégaient ainsi, beaucoup se taisent, d'autres bavardent avec une fébrile volubilité qui cherche dans d'incohérentes imaginations de choses ou de mots un refuge rapide contre la douleur ou l'effroi. — Un second reproche aurait trait à la trop immédiate intervention de la nature parmi les événements. Cela est beau en soi et, dans une crise perpétuellement exaspérée comme celle de ce drame, je sens bien que les plus expressives syllabes sont celles que prononce le Tonnerre. Mais on leur fait des appels trop fréquents, indiscrets. — Enfin, par une sorte de pacte tacite avec le mystère, un fou ne peut faire un geste qui ne prenne un sens profond, dans le drame, non seulement pour ceux des personnages qui sont au plus près de la nature, comme le vieillard qui y retourne et la très jeune fille qui en vient, mais au regard même de comparses, — et l'effet ainsi généralisé s'atténue.
 Hautement il faut louer : ce retour comme violent au véritable esprit de la nature, aux correspondances par lesquelles elle perce et brise les bandeaux des conventions sociales de geste et de langage. « Les pauvres ne savent jamais rien... » — «  Qu'on a l'air pauvre quand on est mort ! » — « C'est le vent qui l'a tuée. »
 Blessantes, en définitive, certaines recherches dans la sim-

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