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 Je levai vers ses yeux des yeux où, tout soudain, ainsi que dans un vertigineux changement de décor, j'avais, par les plus impérieuses flammes du désir, remplacé l'indifférence : — Elle accepta, et, après une infinie seconde de pénétration mutuelle, ses paupières tombèrent pour se relever vite et m'avouer l'unisson absolu de sa volonté...
 Mme de Laneuil s'adressait à moi :
 « Voyons, qu'en pensez-vous ? un bon conseil ! »
 Je me secouai, presque radieux des joies inattendues de cet adultère idéal, si bien qu'elle s'aperçut d'une transformation dans mon attitude :
 « Ah ! le voilà réveillé ! On a beau dire, un mariage, voyez-vous, ce n'est jamais triste ! »
 Édith souriait tristement.
 « Mais, il faudrait, dis-je, avec un bon sens qui me fit honneur devant ces trois femmes, il faudrait que Mlle Édith voulût bien la mettre, la robe...
 « — C'est vrai, il faut qu'elle la mette !
 Avec mes mains pour œillères, comme Rosa, je regardais par la fenêtre... La lune, maintenant, couchait au travers de la cour la projection écrasée de la lourde maison seigneuriale... Une autre vision m'ôta l'usage de mes prunelles : Je suivais, guidé par les froissis de l'étoffe, le bruit des boutons, et des agrafes, toutes les phases de la métamorphose qui s'œuvrait derrière moi, et, comme j'entendais, je voyais, — par une instantanée transition des sons en images, — je voyais la gorge ingénue de mon Amour, et une rapide main ramenant l'épaulette glissée, et le mouvement des bras libérait des effluves aussi violents et plus cruels que l'odeur des syringas, et sous la pointe du corset, comme ils fleurissaient larges et amers les cruels Syringas !.. La robe blanche, telle qu'une avalanche, s'abattit sur mon rêve...
 Édith souriait tristement.
 Ce furent des conciliabules de couturières.
 Je donnai mon avis, qu'on accepta. Rosa se mit à découdre, à fin de quelques remplis à résorber, et je voyais, dans son regard respectueux, de l'estime.

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