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À COTÉ D'« ALBERT »


De Louis DUMUR


I


 Albert. — (Il est costumé en avaleur de charrettes ferrées, et porte toute une queue de faisan doré sur la tête. Il déride les foules décrépites, aiguise des coupe-papier, vend de l'amertume en flacons, de la tristesse en galette. Parfois, il se fait grave, hargneux. Il croit y être lui-même. Ça se gâte. On a envie de s'en aller. Mais il arrête aussitôt avec un « c'était pour rire ! » bon enfant. Et désormais, prévenu, on l'écoute jusqu'au bout. C'est un garçon drôle et peu dangereux.)
 « Mesdames et Messieurs, je suis né dans une « cité de province, plus malsaine qu'immorale, plus stérilisante que perverse, plus, plus, etc… vingt lignes. » — Je suis venu au monde « dans un numéro d'ordre, sans raison ».… tous les mêmes, ces enfants !… et je m'appelle Albert, savez-vous pourquoi ?… parce que « mon parrain s'appelait Albert »… Oh rage ! porter le nom de son parrain ! ..
 Et pourquoi suis-je né « de petits commerçants et non de gros, non d'un bandit, etc. etc., catholique et non pas calviniste, Turc, etc., etc… douze lignes »… Oui, pourquoi ? Voilà un problème à résoudre. À qui le caleçon ?… Je criais « nuit et jour » et mâtin ! déjà ! « je me lamentais d'être homme. » Dès que j'ouvris les yeux, je suspectai « la lumière du matin de ramper par la vitre, jusque sur mon berceau, pour voir mes paupières clignoter douloureusement. » Il m'effraie, moi, ce petit que j'étais. On m'apprit à parler ; mais je ne voulais me servir de « paroles imprévues » que dans les grandes circonstances. S'il s'agissait de demander du pain, je préférais le geste, « plus sobre, plus rapide, plus expressif. »
 On me confia aux soins d'un vieux curé optimiste. D'un mot adroitement jeté, je cassai sa pipe d'écume. « Je trouve le monde inutile », lui dis-je. Notez que j'en étais encore aux images d'Épinal, que je me coiffais d'un chapeau marin avec des lettres sur le ruban, et que j'avais pour ma petite cousine un sentiment où « les virginités printanières du cœur frissonnaient du frissonnement dont frissonnent les commençantes verdures, papillotant aussi comme le papillon qui papillonne. »

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