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vous n'aurez qu'un œil à fermer et point d'esprit à rendre. »
 C'est encore lui qui, d'un feuilletoniste outrecuidant jusqu'à s'attribuer la traduction de je ne sais quel roman slave, disait :
 « Admirons bien humblement l'ingéniosité de cet auteur qui, ne sachant ni le russe ni le français, a su converser l'un de ces idiomes dans l'autre. »
Plus d'une des blessures qu'il fit à l'amour-propre d'autrui saigne encore. Demandez plutôt à Maizeroy, à Jean Rameau, à Pierre Loti et à tant d'autres. Sa haine a cela de bon, d'ailleurs, qu'elle ne s'attaque guère qu'à des parvenus de lettres. De bonnes âmes lui souhaiteraient plus de charité chrétienne. Je ne puis me ranger à leur opinion, estimant que nous aurions trop à y perdre.
 N'allez point au moins, sur la foi de cela, vous figurer Tailhade un triste et un rageur, une façon de Bloy ou de Huysmans. Il a des heures de haut comique, où il ne dédaigne pas les mystifications. Sur le boulevard Saint-Michel, de Bullier au café du Soleil d'Or, il effare les malheureuses filles qui traînent là une jeunesse d'emprunt et les médiocres résultats d'une élégance appliquée, en s'approchant d'elles, tout velours et leur flûtant des sucreries aigres de ce genre :
 « Desservie par un visage tel que le vôtre, madame, la prostitution doit être un métier bien pénible ! »
Ou encore :
 « Vous m'inspirez un sentiment bien pur : l'horreur du Péché ! »
Non moins amusant, certes ! quand, parmi des artistes, il s'écrie, avec dans les yeux toute l'amertume d'un Ovide exilé :

Cette noble lyre,
Dieux ! que ne l'ai-je eue !
Je voudrais tant lire
Des vers de Baju!

 Je me souviens d'une nuit où, pénétrant dans un lieu toléré, le chapeau à la main, et tout le Grand Siècle dans sa révérence, il disait à la dame de comptoir :
 — « Ne pourriez-vous, madame, résoudre le doute où je suis de la présence en ces lieux de monseigneur le nonce apostolique ? »
 Et tout aussitôt de ressortir, imperturbable, tandis que, ne pouvant croire à tant de rouerie, les consommateurs

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