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CONTES D'AU-DELA


LA MARGUERITE


« ... Une vapeur lourde et froide enveloppe les choses, les vagues choses du matin, de sa laiteuse transparence : ce sont des arbres, qui se dressent informes, grands, plaquant leurs silhouettes muettes, immobiles et sombres, près du vide de la route, ainsi qu'une haie, bien alignée, de hauts gardiens noirs. Rarement apparaissent des ombres mouvantes, qui passent dans la brume.
 Les feuilles mortes jonchent la terre de leurs petits cadavres roux ; et de cette terre, de cette pauvre terre dépouillée, toute nue, ridée de sillons bruns, vient une inexprimable tristesse, qui monte, monte, envahit tout de sa morne angoisse, et ouate mon âme d'un mélancolique brouillard de regrets...
 S'enfuient les longues fumées blanches. De fantômes pâles, ce sont les insaisissables robes. Elles volent, frôlant les cîmes des arbres, se déchirant parfois à leurs branches sans s'arrêter, elles volent, poussées par une bise hurlante qui les chasse, impitoyable. Mais voilà qu'un décor plus précis, scintillant de rosée, sort de ces voiles déchirés. Le charme est-il rompu, que cessent les fantastiques apparences, et que disparaît l'envoûtement qui tenait cachée la nature sommeillant?
 A l'Orient, un soleil rouge teinte de sang les nuées lumineuses, aux reflets diaphanes d'opale ; et, par la plaie faite aux nuages lointains, s'aperçoit un coin de ciel bleu, de ce bleu passé d'aigue-marine ou de turquoise.
 Ah! clairs réveils, réveils joyeux, réveils resplendissants des étés chauds, où êtes-vous?
 Jolies fillettes aux cheveux blonds, aux cheveux bruns, toujours beaux ; gaies fillettes en robes claires, qui couriez, suivant les libellules rapides, près des ruisseaux où fleurissent les nénuphars, où êtes-vous?
 Et vous aussi, rêves d'or, flamboiements d'idéals

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