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Tout le monde n'a pas la conscience littéraire de M. Maurice Barrès, qui très subtilement, dans une préface qu'il écrivait pour Monsieur Vénus, élucidait, à propos du livre et de l'auteur, le cas d'un cerveau « infâme et coquet ». Pour à peu près la totalité de la critique — (en admettant qu'on puisse ainsi dénommer l'espèce de reportage pharisaïque et bref qui prévaut dans les journaux) — les romans de Rachilde appartiennent encore à la catégorie spéciale, réputée aphrodisiaque et délétère. On les signale avec réticence, comme un article de librairie secrète, et si le courage va jusqu'à la glose, on n'est pas loin d'assimiler l'écrivain à une Locuste expérimentant sur le lecteur ses poisons. L'ignare imbécillité et la cuistreuse intolérance, dans un temps où, à force de parler de la morale, on a fini par en oblitérer la notion, s'efforcent ainsi d'avoir raison d'un esprit rétif à s'amender et qui persiste dans ses voies. C'est pourquoi il y a quelque probité à reconstituer cette figure méconnue, l'une des rares femmes de lettres qui soient plus que des bas-bleus.