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que celles qui, n'ayant pas tout appris par la conjecture comme elle, ne savent que ce que la vie leur a fait connaître.
 Elle qui se piquait d'être sincère, le fut au point de laisser croire que les femmes qu'elle créait étaient presque toujours créées d'après elle-même. Et vraiment il y a de telles spontanéités de nature, il y a de si sûres trouvailles de vérité dans telles de ses pages venues sous sa plume comme un aveu, qu'on ne doute plus qu'elle n'ait poussé la sincérité jusqu'à se raconter dans l'entraînement d'un cœur très candide et d'une petite cervelle infiniment vicieuse. Ce dualisme s'avère en maint endroit : tandis que la tête va de l'avant et bat la campagne, une fraicheur d'émotion, j'allais dire une pudeur de bonne âme, signale, parmi les débâcles de l'imagination, la présence et la sauvegarde de l'Ange gardien.
 Ce serait le moment de parler de l'espèce d'écrivain qu'est littérairement Rachilde. J'en sais peu que, volontairement ou non, aient plus l'insouci de l'art et la négligence des coquetteries de la forme. Même pour d'aucuns, épris du chatoiement des mots et du miraillé de ce style toujours rouant qui japonise d'un air de bibelot rare les étagères de notre littérature, elle détonne sur l'universelle application à ciseler des orfèvreries, à polir des gemmes, à tailler des cathédrales dans un dé à jouer. Ce sera vertu de ma part à le confesser, peut-être artialise-t-on un peu trop de nos jours au détriment de la nature sans laquelle c'est, comme chez les illusionnistes, faire pousser des roses au bout d'un manche de parapluie. Notre préciosité, nos maniérismes, cette pompe de nos styles tout en façade (ainsi qu'un prestige de palais de théâtre sans profondeur ni densité) légueront aux démocraties futures la mémoire et peut-être l'ennui d'une ère ostentatoire et décorative, d'un autre siècle de Louis XIV où, comme là tout était équerre et cordeau, tout ici apparaîtra paillons, feux d'artifice et polychromies.

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