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De MercureWiki.


Et lorsqu'il regardait les cieux

Tout son cœur palpitait d'angoisses infinies!

Son armure faussée en un fatal combat
Meurtrissait sans répit son épaule débile;
Son casque défoncé lui fut plus dur qu'un bât

Et son glaive inutile,

Trop pesant maintenant, se rouillait dans sa main,
Et ses pieds las bronchaient aux pierres du chemin.

Depuis longtemps déjà, les merveilleuses Femmes

Ne venaient plus semer des fleurs,
Pour bercer ses douleurs,

Aux paisibles clartés des soirs d'or et de flammes.

Exécuteurs de sinistres décrets,

Des vents néfastes hululaient par les forêts,

Par les forêts et par les plaines,

Dépouillant les vergers, saccageant les moissons...

Et les claires fontaines
Pour jamais taisaient leurs chansons!

Le Roi sentant alors que son heure était proche,
Et qu'il ne verrait point le Chanaan prédit,
Se coucha tout du long sur une aride roche

Et proféra cet interdit,

Avant de s'endormir sans peur et sans reproche :

« Les fourbes Messagers du Songe initial
Ont parjuré leur glorieuse prophétie!
La Terre est veuve désormais, car nul Messie
Ne mènera son peuple au pays nuptial.

De rapaces oiseaux dégringolent des nues
Avec des chairs de dieux dans leur rostre sanglant !
Les portiques du ciel écrasent en croulant
L'Espoir suprême qu'exaltaient nos Ames nues.

Les dieux sont morts, les cieux sont vides et la Croix
Se consume en la pourpre de ce soir tragique...
Des tocsins d'épouvante ébranlent les beffrois!

— Puisqu'enfin tu t'approches, ô mort pacifique,
Tends vers mon cœur meurtri tes exorables mains
Et rends-lui le sommeil des nuits sans lendemain. »

Jean Court.

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