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de pluriels et de singuliers, dans les mots à terminaison identiquement masculine ou identiquement féminine, n'a rien que de légitime. Dans ce cas, ce sont toujours des syllabes de même quantité qui sont accouplées, et, pourvu qu'elles aient la même articulation, en d'autres termes : qu'elles possèdent la consonne d'appui, elles seront irréprochables : « Héros » et « brasero » s'accorderont à merveille.
 Quant à la rime entre un mot à finale masculine et un mot à finale féminine, elle paraît devoir être absolument rejetée, par cette raison : que le nombre des vibrations sonores de l'une ne se trouve en aucun rapport avec les vibrations sonores de l'autre. « Côté » et « exaltées » ne riment pas. Dans chacun de ces mots, la dernière syllabe est bien tonique, mais dans le premier elle est brève, tandis que dans le second elle est longue.
 En ce qui concerne la succession des rimes, la question est controversée et paraît devoir demeurer insoluble. Ronsard, après n'avoir tenu aucun compte de la régle aujourd'hui classique : « que les masculines et les féminines doivent se succéder implacablement », finit par s'y astreindre,
 M. Raynaud pourrait arguer en faveur de sa manière que certaines terminaisons masculines donnent à l'oreille l'illusion de féminines ; telles sont : air, eil, et autres analogues.
 D'ailleurs, il y aurait mauvaise grâce, en ce moment, où notre poétique française est bouleversée de fond en comble, à trop approfondir la technique des Cornes du Faune. Si l'auteur a quelque peu violenté la rime, tout au moins a-t-il toujours respecté l'assonance, qui est un mode légitime d'accoupler deux vers.
 Il a cru aussi, et grâces lui en soient rendues ! que les rythmes les plus variés trouvaient leur compte et dans notre vieil alexandrin, et dans le poème à forme fixe. Il a composé tout son volume en sonnets, estimant qu'il n'est pas besoin de chercher de nouveaux vêtements littéraires lorsqu'on possède depuis le distique jusqu'au chant royal pour habiller, selon la nuance qui lui convient, chacune de ses pensées.
 M. Ernest Raynaud, bien qu'il ait délaissé la poétique de ses deux premières œuvres : le Signe et Chairs profanes, est encore plus traditionnel que novateur; un beau souffle d'art passe à travers les Cornes du Faune : c'est plus qu'il n'en faut pour la joie des lettrés.

Edouard Dubus.



(1) Par Ernest Raynaud (Bibliothèque artistique et littéraire).

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