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AU THÉÂTRE LIBRE


 La Fille Elisa, pièce en trois actes, en prose, tirée par M. Jean Ajalbert du roman de M. Edmond de Goncourt. — Conte de Noël, Mystère moderne en deux tableaux, en prose, par M. Auguste Linert.
 La tâche était assez malaisée de transporter à la scène la Fille Elisa, non un roman au sens propre du terme, mais — comme tous les ouvrages que M. Edmond de Goncourt écrivit seul — une étude, une monographie de minutieuse notation physio-psychologique. Au point de vue du théâtre « selon la formule », donc, aucune péripétie en ce livre, et en tout cas nulle unité d'action — si tant est qu'il y ait ici une action — puisqu'il s'agit de toute une vie, et qu'une vie totale, si vide fût-elle, n'évolue point en une action unique. L'unité est ailleurs, tout au fond de l'œuvre : surabondant motif pour que telle critique, parmi le fort tapage suscité jadis par La Fille Elisa, allât jusqu'à dénier à M. de Goncourt l'unité de conception! — Or, de quelle façon M. Ajalbert, qui ne peut apporter au théâtre tous les développements psychologiques de M. de Goncourt, donnera-t-il l'impression synthétique du livre ? Fort habilement, à la vérité, en inventant une plaidoirie qui contient en substance la psychique de l'œuvre.
 Au premier tableau, Elisa est en promenade — car c'est jour de sortie — avec quelques compagnes, et, tout en batifolant sur des verdures, on la blague de son « béguin » pour le pioupiou Tanchon, qui la rejoindra tout à l'heure. Cette scène est capitale : deux ou trois mouvements de colère et de rage d'Elisa, provoqués par ces plaisanteries anodines en somme, décèlent à la fois la nature de ses sentiments pour Tanchon, véritable amour et non simple caprice, et son irritabilité nerveuse d'hystérique. Cette scène, dis-je, fait comprendre le meurtre du pioupiou, alors qu'il veut posséder quand même Elisa en mal de sentimentalité et qui se refuse obstinément. — Le deuxième tableau : la cour d'assises, est tout entier rempli par la plaidoirie du défenseur d'Elisa, qui résume aussi complètement que possible la psychologie de l'accusée et les idées de M. de Goncourt (des lieux communs aujourd'hui) sur les filles soumises. L'étude de la prostitution finit là. — Le troisième tableau montre la prison où la condamnée achèvera de vivre : l'étude de l'abrutissement de l'être reclus et assujetti au « régime du silence absolu » commence ici dans le roman, commencerait aussi dans la pièce si l'auteur avait traité autrement et mieux ce que l'auteur du livre — « livre de vérité et de compassion », dit très bien M. Delzant dans son ouvrage : Les Goncourt — a, lui, si parfaitement traité. Comment M. Ajalbert n'a-t-il pas senti que la scène, qui pouvait être si poignante, perd toute grandeur et devient quasi grotesque avec la gasconnade de

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