Notice: Undefined index: header in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 222

Notice: Undefined index: footer in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 223

Notice: Undefined variable: wgProofreadPageAllowIPs in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 429

Notice: Undefined variable: wgProofreadPageAllowQ4 in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 431
Page:Mercure de France tome 002 1891 page 122.jpg - MercureWiki

Page:Mercure de France tome 002 1891 page 122.jpg

De MercureWiki.
Version du 24 mai 2011 à 12:39 par Admin (discuter | contributions)
(diff) ← Version précédente | Voir la version courante (diff) | Version suivante → (diff)


cet insupportable directeur du pénitencier, et que ce ridicule bavardage empêche précisément de naître la compassion que M. de Goncourt a voulue chez son lecteur ? Lourde faute à coup sûr, tare déplorable au même titre que la scène de la faiseuse d'anges dans En Amour, le dernier roman de M. Jean Ajalbert. De plus, il est certain que l'entrevue d'Elisa et de sa mère — un bon Forain — manque tellement de vérité en la forme, sinon au fond, qu'on est plus disposé à rire de la maman qu'à s'apitoyer sur la fille, ce qui est contraire encore au but souhaité.
 L'interprétation de cette pièce a été excellente. Mlle Nau exprime d'une façon saisissante des choses difficiles : par exemple, au premier tableau, la diathèse nerveuse d'Elisa. M. Antoine plaide avec éloquence, une éloquence rase, d'une voix un rien trop brève ; le geste aussi est trop anguleux et pas assez ample : M. Antoine n'émeut pas, il convainc, et en cour d'assises ceci ne vaut pas cela. Pour une fois, donc, M. Antoine, dont nous aimons tant le naturel en d'autres rôles, aurait pu être un peu plus acteur. M. Janvier est un Tanchon parfait, parfait.
 Que dire du Conte de Noël de M. Auguste Linert ? La fameuse tranche de vie ne devient de l'art qu'au moment où elle cesse d'être photographique pour être synthétique et suggestive ; — et si l'on ne tient compte de l'antithèse (comme trop puérile;) incluse en cette pièce, il ne reste plus qu'un fait-divers peu intéressant, invraisemblable d'ailleurs et maladroit. Invraisemblable, parce qu'une paysanne ne fait point lit à part et ne saurait cacher une grossesse à son jeune mari, qui l'aime et avec qui elle est unie depuis seulement quelques mois. Maladroit, parce que, au deuxième tableau, il y a disproportion de durée, différence de composition si l'on veut, entre la scène (raccourcie et condensée) de l'accouchement et celle (naturelle) de la fête dans la maison voisine ; c'est assurément le déséquilibre entre ces deux actious simultanées bien plus que la violence de l'antithèse qui rend si intolérable le chant des jeunes filles. Je ne crois pas douteux que M. Linert, qui prouve en plusieurs passages des qualités d'observateur et d'écrivain, ne voie maintenant ces évidences. La pièce fut jouée admirablement par M. Janvier, MMmes Daubrives, excellente daus le terrible épisode de l'accouchement, Barny, Lefrançais, etc. Il est impossible d'être plus vrai que ne l'a été M. Janvier : pas un mouvement gauche, pas une fausse intonation, et rien, absolument rien du trois fois saint traditionnel — si assommant. Seul M. Antoine sait être ainsi nature.
 Je constaterai pour finir les prodiges de mise en scène que réalise le Théâtre Libre : la rue de village (2me tableau de Conte de Noël), la salle d'audience et la pièce où travaille Elisa dans la prison, sont particulièrement remarquables.
 Le programme était signé Forain et Chéret.

Alfred Vallette.

 
Outils personnels