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très chrétienne à l'amorce d'un fauteuil. Le dialogue devait être d'une préciosité sans exemple, la guenon minaudant dans ses falbalas délurés, le singe grimaçant des fadeurs du bout de son museau pointu. Voici un gâcheur de toile très renommé. Il était houspillé par un groupe criailleur de jeunes filles sottes, que toutes sûrement harcelait le désir d'être exposées au prochain Salon dans un nuage de tulle rose. L'artiste choyé — déplaisant personnage, va ! — se laissait pomponner, fleurir, enrubanner de fadaises, faisait le coquet et humait avec gloriole les flatteries sucrées de ses complimenteuses. L'aspect de cette collection de fantoches, uniformes dans leur arrogance comme dans leur habit noir étriqué, provoquait de trop nauséeuses réflexions pour ne pas en souffrir étrangement. Mais ce qui déroutait plus encore l'imagination, c'était le spectacle lamentable de la femme.
 À l'éclat des lumières, des dos passaient. Nus, cirés, prétentieux, maculant d'un albâtre artificiel les tailles rouges ou sombres, ou mal fondus dans la craie des robes blanches, ils tournoyaient, disparaissaient, revenaient avec un persistant dévergondage. Leurs épaules attachaient des bras de toutes formes : les uns maigres, les autres musclés, parfois grelottant comme de la gélatine, souvent plaqués de reflets maladifs, toujours gantés jusqu'au coude. Sous l'ajustement des soies transparaissaient les héroïques efforts des corsets pour mouler en un buste présentable leur contenu vaseux. Et quel résultat ! des cous gonflés, des difformités aux hanches, des excroissances ou des vides imprévus dans la poitrine. Tantôt trop lourds et d'une flaccidité défiant les plus minutieuses précautions, les seins broyés sous les baleines ne savaient où se mettre et risquaient à chaque mesure d'orchestre de déborder la chemisette ; tantôt, fâcheusement avortés, leur absence se dissimulait par de pudibondes dentelles, où la curiosité des hommes fouillait sans rien trouver. Ce qui était certain, c'est que tout ce qu'elles pouvaient dévoiler de peau sortable elles l'exhibaient ; et cette exposition était si peu alléchante, qu'un malaise prenait le cœur à l'idée de ce qu'elles cachaient. Les toilettes avaient beau être des « merveilles d'ingéniosité », l'habileté des couturières et les longues heures d'essayage remédiaient peu à l'incurable disgrâce des corps. Si, du moins, l'œil avait pu se reposer sur des attraits d'étoffes et de draperies susceptibles de compenser par leur art l'insuffisance des mannequins qu'elles habillaient ! Par malheur, le plus affreux goût avait

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