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qu'on ne paie jamais trop cher. Mais celui qui, à l'abri de toute pauvreté présente ou future, rédige, dans un but mercantile, de la copie, s'exclut à jamais, par ce seul acte, de la société des honnêtes gens dont nous voulons que la Littérature soit exclusivement composée. M. Zola, par exemple, qui eut du talent, l'a si bien galvaudé à des entreprises du genre de la Bête humaine et du Rêve que l'annonce actuelle de tel de ses livres nouveaux nous laisse aussi indifférents que les réclames des poëliers et des droguistes.
 Il nous suffit d'ailleurs qu'à la suite de maîtres toujours dignes, quelques jeunes écrivains, bien décidés à ne jamais forfaire, publient de temps à autre un livre dont l'art, qui en est le moyen, est aussi le but: Le Vierge, d'Alfred Vallette est de ceux-là.
 On était accoutumé, dans un cercle, à dénommer ce volume, avant son apparition, « Monsieur Babylas », et il me coûte (moins qu'à l'auteur, sans doute) d'avoir à employer une appellation différente et fausse, — sans être inexacte. Il faut, en de certaines circonstances, capituler avec les éditeurs, il serait parfois périlleux de leur répondre par un « Sit ut est, aut non sit », — mais ces raisons majeures ne peuvent m'empêcher de regretter le premier titre. Non que « Le Vierge » soit spécialement mauvais, mais ces syllabes induisent en erreur sur le but du romancier, qui n'a voulu ni donner un pendant à la vie de saint Stanislas Kostka, ni exciter les imaginations.
 C'est une étude très simple, très dense et d'un bon naturalisme de la petite vie de province, synthétisée en une figure falote de petit vieux, figure merveilleusement vivante en son absence de vie, étonnamment vraie en son exagération vers le néant. Monsieur Babylas est la créature à laquelle il n'arrive jamais rien de notoire, qui se meut dans un milieu on dirait fluide où les chocs sont rares et peu violents, à laquelle rien ne réussit, mais qui d'ailleurs n'entreprend à peu près rien, qui est d'une timidité de chien battu et naturellement se fait battre rien que sur son air, souffre-douleur par destination, souffrant réellement, mais pas comme d'autres, souffrant négativement, ne comprenant pas la vie et incapable de chercher à la comprendre, un être faible, facilement roulé, mais jusqu'à un certain point protégé par cet excès d'innocence contre de trop grosses canailleries, incapable également de s'amuser et de s'ennuyer, contenté par l'absence d'activité, passant de longs moments, au bureau où il fait des copies, à jouir de ne rien faire, « dans

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