Warning: Parameter 3 to pr_pageQuality() expected to be a reference, value given in /home/formationn/www/mercurewiki/includes/parser/Parser.php on line 3470

Notice: Undefined index: header in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 222

Notice: Undefined index: footer in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 223

Notice: Undefined variable: wgProofreadPageAllowIPs in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 429

Notice: Undefined variable: wgProofreadPageAllowQ4 in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 431
Page:Mercure de France tome 002 1891 page 170.jpg - MercureWiki

Page:Mercure de France tome 002 1891 page 170.jpg

De MercureWiki.


une pose de petite fille qui s'ennuie à la messe », ne changeant guère en prenant de l'âge, ne s'apercevant de la puberté que par des désirs très imprécis, ne parvenant, à aucun moment, malgré des luttes contre une sorte de couardise maladive, à se renseigner directement sur la différence des sexes, mourant encore jeune ou toujours vieux d'une phtisie héréditaire, mourant guetté par d'équivoques captations, et après sa mort insulté, lui, le pauvre immaculé Babylas, dans ses mœurs !
 C'est une création qui, sans être immense, est bien une création. Babylas nous était inconnu ; désormais il existe, il entre dans les types. Création originale, oui, car si elle doit quelque chose à Charles Bovary, elle pousse ce quelque chose très loin en dehors du type de Flaubert. Bovary est un homme faible, bon, un peu niais, non dénué d'instruction, capable même, avec une autre femme, de faire figure : c'est un homme acceptable et même supérieur à bien des petits médecins et fonctionnaires de province. Babylas n'est pas acceptable ; il y a en lui du gnome, de la larve; il donne la sensation pénible de l'incomplet, d'un chien sans queue, d'un chat sans oreilles, d'un oiseau saus plumes ; il n'a ni cheveux ni barbe ; des sa première jeunesse il doit couvrir d'une perruque son crâne de poussin duveté à peine, son crâne guère plus gros, guère plus plein : pourtant ce n'est pas un idiot, ni un noué, — c'est une maquette.
 Il est presque prodigieux que l'auteur ait réussi a donner la vie à un être qui semble si peu fait pour vivre. Il vit, néanmoins, même d'une vie très visible, avec les paroles et les gestes, le corps et l'âme, de la vie intérieure et de la vie de relation, bien posé dans son ambiance, debout sur ses maigres jambes, bien logique avec lui-même, du dehors au dedans et du dedans au dehors : pour cela, le mot de création n'est pas excessif. Et l'ensemble est une œuvre d'art comme tel ivoire de Chine, tel bronze du Japon, art qui vaut par le détail autant que par le total et, dans le ramassis condensé de son grotesque intense et suranimé, nous donne une impression d'existence que ne nous donneront jamais, les contemplerions-nous pendant des siècles, les truquages grécoromains de M. Chapu.
 L'histoire de Monsieur Babylas apparaît, pour la contexture générale, ordonnée selon des principes scientifiemment codifiés. Le livre qui a ainsi servi de grammaire artistique à l'auteur est évidemment l’Education sentimentale, mais il n'y a pas imitation; c'est plutôt une

Outils personnels