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si vive coloration que souvent l'essentiel, le fond indispensablement gris puisque « étude », s'obnubile, s'efface presque, semble n'être plus que l'accessoire. C'est ainsi que le père Godeau, principal sujet de l'aventure, apparait dans un éloignement, silhouette embrouillardée, tandis que de simples objets : Bertha, Cassignol, Tournesol, Coquillart, et jusqu'à cet extraordinaire Mousieur Hyacinthe Thomas, directeur de l'ineffable Conservatoire Libre des Deux-Mondes, se dressent au premier plan et agissent en pleine lumière.
 Principal sujet M. Godeau, non pas l'unique pourtant. L'idée du livre n'est pas seulement la graduelle dechéance morale et physique, du jour où il voit la chanteuse Bertha, de ce vieux homme d'esprit droit et d'aplomb, de corps sain, de nerfs accalmis et de mœurs honnêtes, — c'est encore l'irrésistible attrait et le tout-puissant empire de la Bête. La Bête triomphe du père Godeau parce que c'est lui qu'elle a élu, mais elle n'avait qu'à choisir parmi la foule implorante et prosternée des mâles : son pouvoir de fascination est tel, sa seule vue allume si bien les convoitises et les ruts, que tous n'attendent qu'un signe pour s'offrir en pâture. Et comme la Bête est une chanteuse de café-concert et que l'auteur a placé la scène dans une petite ville, à Châteauroux, Vieux contient, outre quelques notes sur la vie des « artistes lyriques », un tableau de certaines mœurs provinciales. Il n'est pas douteux qu'Albert Aurier se soit beaucoup diverti à caricaturer les familiers habituels — et partout les mêmes — de la « petite salle » des cafés-concerts départementaux : il y applique une ironie et une humeur des plus réjouissantes, et les figures, sous la charge terrible de ce crayon un rien... fumiste, conservent néanmoins leur vérité. J'ai pour ma part très bien connu l'inénarrable poète de clocher Coquillart, le commis voyageur loustic Cassignol, les vieux paillards de célibataires ou de veufs; et je regrette qu'il manque des types à la galerie, par exemple le tiré-à-quatre-épingles employé de la Recette Générale, des Contributions ou de la Sous-Préfecture, et le bellâtre et paonnant sous-officier de cavalerie, marchef ou adjudant. Tous ces personnages falots, extraordinairement déformés, amplifiés parfois jusqu'à l'épique, restent, je le répète, vrais an fond.
 Quelques-unes des bouffonneries de ce livre, au surplus, semblent, comme celles de Maître Rabelais, avoir une signification en dehors de l'œuvre, une portée générale : elles deviennent alors affligeantes et poignent

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