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De MercureWiki.


a publié un roman très doux. Décidément, le vigoureux piocheur d’argot qu’était jadis notre Méténier devient un romancier pour dame. Il s’agit d’un père qui retrouve l’enfant d’un péché de jeunesse et qui le protège contre les embûches d’un financier véreux (le Gorille, en tant que symbolisme !) Cet enfant est naturellement une fille. Le drame se termine par un duel à la carabine renouvelé des Américains… et de Ponson du Terrail. Comme histoire, c’est intéressant, bien machiné, avec de ci, de là, un petit coup de théâtre d’auteur depuis longtemps rompu aux mouvements scéniques. Mais j’aimerais mieux M. Betsy. En somme, un Méténier correct, un Méténier qui ne cassera plus les assiettes que pour le bon motif ! Vous verrez que l’argot se vengera.

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 Les Dernières Fêtes, par Albert Giraud (Bruxelles, Paul Lacomblez). — M. Albert Giraud montre, en son très élégant volume, une science accomplie du vers et une connaissance approfondie des poètes les plus modernes. La forme est toujours impeccable, mais tel de ses poëmes rappelle Baudelaire, tel autre Leconte de l’Isle, tel autre Verlaine. Il n’est pas jusqu’à Saint-Pol-Roux qui ne puisse revendiquer « un masque où la fièvre allume ses cactus » et « des regards éperviers pour des chasses mauvaises ». Cependant, en maint endroit, l’auteur affirme une personnalité. Il a une évocation de paysages teintés de bleu tendre et de rose pâle un peu « dessus de boîte à bonbons », mais bien à lui.

E. D.


 Sonyeuse (Soirs de ParisSoirs de province), par Jean Lorrain (Charpentier). — Actuellement, il est peu de journalistes qui soient capables de livrer leur esprit et leur art une fois tous les deux jours dans les colonnes des grands journaux. Ils pondent facilement, Dieu sait, tous ces chroniqueurs féroces, mais la copie se ressent du train habituel de leur existence. Ils sont régulièrement plats, surtout rabâcheurs de traits et de bons mots faisandés. Si l’actualité est leur dada favori, on peut s’assurer chaque jour qu’ils s’entendent à le faire trotter en cercle, et où il a passé les herbes de la Saint-Jean ne poussent plus ! Lorrain, désormais classé parmi les grands journalistes de l’époque, est peut-être le seul qui ait su conserver tous les attributs de l’artiste dans le vil métier que la chronique lui impose. Poète des nuances vert-de-grisées de la passion morbide, ciseleur des idées perverses, et, quelquefois, paradoxant dans la morale du jour comme chez lui, Lorrain est un virtuose que les exigences de la reine Copie ne lasseront pas. Il est lui avant tout, il décompose les tons francs comme un peintre doublé d’un chimiste cruel, mais pour le plaisir des yeux et sans oublier qu’il nous doit la fermeté du dessin sous les successives couches de ses laques vénéneuses. Il écrit avec des encres douteuses et moirées, mais il écrit comme un ange… Sonyeuse, son dernier livre, contient des nouvelles ravissantes, toutes marquées au coin du satanisme voulu par l’époque et qui, si elles cessent plus tard d’être sataniques, conserveront, malgré la griffe du Satan démodé, un parfum extraordinaire, une merveilleuse attitude de

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