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du rêve. Et c'est bien une littérature du nord, d'un pays de perpétuel hiver, la nostalgie de l'action et du soleil. « La tristesse de cette poésie frissonnante et si belle à la fin nous gagne, dit M. Montorgueil. Le livre achevé, on sent peser sur soi la glace des mélancolies ; on se surprend à parler bas et à poursuivre des rêves informulés, car les mots pour les dire sont par le froid cristallisés sur les lèvres. C'est un délicieux engourdissements de l'être et la chère souffrance d'Oswald dans les Revenants d'Ibsen, qui a vu la lumière de nos contrées et à son retour dans sa Norvège en meurt. »

 Pour rendre cette sensation, il faudrait trop citer. Encore les pièces ne se détachent guère. Le Règne du Silence — on doit préciser par ce temps de minuscules plaquettes, de petits recueils disparates et nuls — est un poème synthétique, entier et complet, où chaque notation vient concourir à l'effet d'ensemble. On le lit, et l'on aimerait renvoyer à M. Rodenbach le propos de Sainte-Beuve, qu'il réclamait pour Verlaine : Il sait si bien son âme. — Ame insaisissable et mobile d'une poésie de rêve. Ces vers doux, tristes, mélancoliques, il me semble toujours qu'il serait bon de les entendre dire à voix basse, au coin d'un feu tombant et sous la lampe très baissée, par une chambre silencieuse, les soirs de neige, dans la convalescence de quelque maladie terrible d'où l'on serait miraculeusement sorti...

 Au terme d'une étude sur des mystiques, — M. Verlaine, hier M. Rodenbach dans la Jeunesse Blanche — on pouvait naguère s'inquiéter d'établir s'ils furent des croyants, ces divins poètes, où si l'amour du décor et le plaisir de faire vibrer les mots précieux du liturgique les appelaient, seuls, à spéculer sur l'antique appareil des religions. Maintenant on a reconnu l'existence d'un mysticisme d'art, par delà les dogmes, retour au spiritualisme qui est la plus haute et la plus éclatante manifestation de la littérature présente. Ce mysticisme d'art imprègne et illumine le Règne du Silence, et d'autant mieux reconnaissable qu'il y est presque dégagé de toutes les évocations de la symbolique chrétienne, — si délicieuses, mais qui favorisaient la confusion. Les mots ont disparu, le frisson est resté.

 Et puis, ce désir de savoir au juste était secondaire. Que l'artiste fasse œuvre d'artiste, j'estime que c'est toute sa tâche. Il est sincère ainsi et nous n'avons rien

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