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n'offre un tel ragout d'ironie coupante et d'acerbité d'esprit, et je noterai la constante « belle humeur » souvent facétieuse et toujours caustique épandue en cette œuvre d'un que, sous son impassibilité souriante de parfait gentleman, je soupçonne tant d'être un irréparablement triste. Il n'est pas besoin non plus d'insister sur l'envergure de la raillerie— Ah ! que n'est-elle dédiée à M. Jules Simon pour ses doctes travaux sur la dépopulation ! — intitulée Ballade de la génération artificielle ; sur l'admirable mouvement lyrique de la fameuse Ballade confraternelle pour servir à l'histoire des Lettres françaises ; sur la perfection et la joyeuseté de la Ballade pour se conjouir avec le « Petit Centre »; sur la qualité du sarcasme à froid de Sur champ d'or et de toutes les pièces qui visent le menu bourgeois, sa dame et sa demoiselle ; enfin sur la si doucement mélancolieuse goguenardise — qui me rappelle invinciblement Rutebeuf — de la Ballade sur le propos d'immanente syphilis :
  Du noble avril musqué de lilas blancs
  Hardeaux paillards ne chôment la nuitée.
  Mâle braguette et robustes élans
  Gardent au bois pucelle amignottée.
  Jouvence étreint Mnazile à Galathée.
  Un doux combat pâme sur les coussins
  Ton flanc menu, Bérengère, et tes seins
  Jusques au temps que vendange soit meure.
  Or, en ces jours lugubres et malsains,
  Amour s'enfuit, mais Vérole demeure.
 N'est-ce pas d'un « sentiment » exquis ? Mais M. Laurent Tailhade n'a point l'hypocrisie du vocable, et, lors de sa publication dans le Mercure de France, cette ballade provoqua maintes indignations : de pudibonds crânes pointus ne parvinrent jamais à y voir autre chose que l'avant-dernier mot du refrain, qu'ils taxèrent délibérément de « cochonnerie ». Il n'y a rien à répondre à ces âmes comme-il-faut, sinon qu'elles habitent à toujours le pays d'où le poète a rapporté son livre,  
 J'ai par deux fois, au cours de cet article, souligné l'adverbe momentanément appliqué à l'état d'esprit qui enfanta les poésies de Au Pays du Mufle. Absolue est ma conviction, en effet, que M. Laurent Tailhade ne se confinera point dans la satire. Il ne l'abandonnera pas tout à fait peut-être, mais certainement il songe à l'œuvre annoncée, ce livre au titre si bien à lui et prometteur de toutes les rutilances : Les Escarboucles.


Alfred Vallette.


(1) 1 vol. petit elzévir (Léon Vanier).
(2) Notices littéraires : Laurent Tailhade (n° de janvier).
(3) Armand Silvestre, Préface de Au Pays du Mufle.

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