Warning: Parameter 3 to pr_pageQuality() expected to be a reference, value given in /home/formationn/www/mercurewiki/includes/parser/Parser.php on line 3470

Notice: Undefined index: header in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 222

Notice: Undefined index: footer in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 223

Notice: Undefined variable: wgProofreadPageAllowIPs in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 429

Notice: Undefined variable: wgProofreadPageAllowQ4 in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 431
Page:Mercure de France tome 003 1891 page 021.jpg - MercureWiki

Page:Mercure de France tome 003 1891 page 021.jpg

De MercureWiki.


barques, écrasée sur les ponts. Le vent ramène des musiques qui ont l'ampleur grave d'un hymne sacré, des élancements de prières en même temps que des sonneries de triomphe. Le pavillon claquant à la corne s'abaisse par trois fois. Et le navire ainsi s'éloigne,— en une gloire.
 Du soleil allume ses cuivres, borde de franges d'or la forme de ses voiles, aigrette ses hunes, métallise le treillis de ses haubans et les fils de ses cordages. Graduellement, il décroît, diminue sur la mer reconquise à l'immensité de sa rougeur victorieuse. Et devenu si éclatant et si baigné de rayons qu'il semble revêtir le ruissellement des châsses, il se fond aux suprêmes lueurs de l'astre. — Cependant que le peuple salue, — comme autrefois le symbole de la nef Argo et la galiote des Conquistadors — l'impérial orgueil du vaisseau de pèlerinage, du vaisseau de ses chimères cinglant aux superbes entreprises, courant, là-bas, aux orients inconnus, au mirage des îles fortunées...

 Quelle armée de barbares saccagea là mystique Jérusalem ? Le sang monta jusqu'au poitrail des chevaux.
 Dans la nuit, le grand navire s'est fracassé sur les rocs. Ceux qui passent-au large peuvent reconnaître ses mâts tronçonnés qui émergent et publient la perfidie de la Mer, et se tendent ainsi que des bras implorent.
 Les routes sont désertes, les soirs sont défunts; et perdue, mon cœur, à jamais perdue la chère Ame : qui était mon âme.
 Voix parfumées dé myrrhe, douceur, charme non pareil des femmes aux mains pâles, duperie ingénue de leurs sourires et de nos vingt ans... Vos mains, femmes, vos pâles mains retombent, abdicatrices.
 S'en aller, s'en aller encore, mon cœur, s'en aller plus loin que le rêve...


Charles Merki

Outils personnels