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RATIOCINATIONS FAMILIÈRES,
ET D'AILLEURS VAINES
A PROPOS DES TROIS SALONS DE 1891



 — « Le Salon, Monsieur, est excellent cette année... »
 — « Ne trouvez-vous pas, Madame que le Salon est détestable ?... »
 — « Il y a bien dix ans qu'on n'avait vu meilleur Salon... »
 — « Mon cher, depuis dix ans, je n'a pas vu de Salon plus mauvais que celui-ci... »
 « Le niveau d'art du Salon, Mademoiselle, me paraît s'être sensiblement élevé... »
 J'ai toujours, quant à moi, sincèrement admiré les gens péremptoires et, sans doute, compétents, qui, tous les renouveaux, au mois de mai, s'estimeraient d'incurables crétins s'ils n'avaient devant leurs parents et amis, formulé, au moyen des sacramentels apophtegmes précités, une opinion générale et comparative sur la valeur des annuels étalages du Palais de l'Industrie et du Champ de Mars. Peut-être ne suis-je point assez subtil pour saisir ces nuancés différentielles, peut-être manqué-je de l'esprit généralisateur qu'il faut ; quoi qu'il en soit, dussé-je être à jamais déshonoré par cette ingénue confession, je m'avoue tant à fait incapable de ces sortes de jugements, ayant toujours, avec candeur, professé que rien ne ressemble plus à un Salon qu'un autre Salon. Tous les articles qu'y déballent à jour convenu les négociants en badigeon ou glaise gâchée m'apparaissent, en effet, sans guère d'exceptions, fabriqués selon les indentiquement mêmes procédés, pour les mêmes fins, à savoir la vente et les récompenses officielles, choses louables, peut-être, au point de vue de ]'économie domestique et sociale, mais qui à coup sûr, n'ont rien à faire avec l'art. De cette identité des procédés, de cette identité des préoccupations de tous les divers producteurs, doit nécessairement résulter une absolue ressemblance des divers articles entre eux, une absolue ressemblance des diverses expositions entre elles, une production commerciale éternellement égale à elle-même, et c'est pourquoi je me permets de penser qu'il est un peu extrêmement absurde de parler, à propos de ces choses immuablement nivelées et certes fort étrangères à l'art, du fameux « niveau d'art ».
 Je sais bien qu'un me peut objecter que, parfois, quelques œuvres de réelle valeur, conçues et faites sans nul souci mercantile, peuvent, profitant d'une distraction du jury, s'égarer dans, comme l'on dit, cette galère. — Combien rares, pourtant, et combien noyées dans les flots d'articles de pur commerce! — Ces œuvres,lorsqu'on les rencontre, il est loyal de les signaler

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