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absolue et incontingente, quasi-entité métaphysique inventée par les peintres de Salon et qui serait LE Dessin, LA Couleur, etc., mais, qu'en revanche, ils possèdent en dessin et en couleur, une perfection pour ainsi dire psychologique, c'est à-dire très relative, très variable et très individuelle, — résultante, ou plutôt synthèse expressive de toutes les diverses spécialisations de leur âme propre. Il n'existe donc point, ainsi que beaucoup veulent aujourd'hui le croire ou le faire croire une science du dessin, une science de la couleur, mais mille sciences du dessin et de la couleur, de même que mille différentes âmes d'artistes, et ces choses ne sont nullement des entités abstraites, unes, invariables, au-dessus des contingences humaines, des lois préétablies, qui peuvent s'étudier, comme les mathématiques, dans les manuels et les écoles et se traduire, ad usuni juventutis, en un certain nombre de formules schématiques éternellement vraies. Elles sont, en dernière analyse, des langages, tout autant que la parole articulée, puisqu'elles servent, elles aussi, à la traduction de psychies. Comme le langage articulé, elles ont des particularisations, échappant parfois au vulgaire, mais intimes et profondes, particularisations résultant de la différenciation des âmes d'artistes, de même que les intonations et les expressions spéciales de chaque voix résultent de la différenciation des larynx. Ce qui importe surtout dans l'œuvre d'un peintre, c'est la conservation de ces diverses particularités du naturel accent, puisqu'elles seules nous donnent, pat correspondance, l'indispensable vibration de son âme d'artiste. Or, ce qu'on appelle aujourd'hui être savant, n'est-ce pas avoir perdu, par une opiniâtre étude, ces mêmes particularités d'accent !

***


 Aussi bien, doit-on s'étonner de cette universalité de fausse-science marquant l'universelle banalité des sous-barbouilleurs dont s'enorgueillissent nos Salons ? Franchement, il faudrait ignorer comment se recrute cette formidable et encombrante armée de rapins et de rapines, d'année en année grossissante, et dont les doux-fleurantes secrétions constituent l'ornement des palais prêtés par l'Etat! qu'on y songe un peu. Chaque jour des milliers de jeunes gens se découvrent l'irrésistible vocation de la palette. Les parents, loin de protester, comme les parents légendaires d'artistes, encouragent. C'est que le public se persuade de plus en plus que la peinture est mieux qu'un art, une sorte de négoce pas fatigant, n'exigeant pas des facultés de premier ordre, et incomparablement plus lucratif que la droguerie et la nouveauté. On sait, dans ce bon public, que les peintres vendent, assez facilement, au poids de l'or, leurs petites saletés, alors que les autres artistes, sculpteurs, poètes, musiciens, meurent souvent de faim à travailler d'un travail de forçats à des œuvres vaines et méprisées. On se chuchote, dans les arrière-boutiques, les cotes fantastiques des petites, épinaleries des Meissonier, et les grandes saloperies des Bouguereau. Le M. Homais

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