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Peut-être aussi y a-t-il quelque sevérité à juger de la sorte l'œuvre de Charles Morice ; il faut la replacer dans son véritable cadre : elle était faite primitivement, je crois, pour être jouée dans un collège de Jésuites. Cela explique sans peine cet ingénieux choix de personnages classiques et les allusions transparentes à Gobseck, à Grandet, à Simon d'Athènes, à Othello, au Capitaine Fracasse qui mit à la disposition de don Juan ses métaphores truculentes, et même à l'excellent Zanoni de Sir Edward Bulwer Lytton, par une délicate flatterie pour la piété filiale de l'ambassadeur d'Angleterre. Comme il serait malséant de parler aux jeunes élèves une langue qui ne fût point conforme à la rhétorique du discours français, les tropes les plus anciens et parfois les plus impropres se présentent hardiment ; je relève au hasard : « Tu croyais déjà me tenir dans tes nœuds, vipère », le « lingot d'or à la place de cœur », la « maison de mes aïeux », le vin de « derrière les fagots » ; et dans les paroles d'Yvonne, tout l'honnête bric-à-brac des fleurs et des étoiles qui servit jadis à Madame Loïsa Puget. Ce drame d'écolier, qui des maîtres connaît seulement quelques morceaux choisis, a été fort bien joué par Mlle Camée : en son justaucorps de velours noir, elle fut un joli monstre souple et félin d'attitudes meilleures cent fois que la déclamation. Mais aussi comment dire juste cette prose amorphe et incolore ? Charles Morice nous doit, après avoir fait pénitence pour ce péché de jeunesse, le chef-d'œuvre qu'il ne saurait manquer d'écrire quelque jour.
  Après Chérubin, Le Soleil de Minuit, c'est-à-dire le contraste le plus violent, l'antithèse brutale. D'une voix volontairement monotone, avec des gestes lents, la Récitante, Mlle Camée, fait apparaître l'étrange paysage polaire, autrement mystérieux, et funèbre dans les vers du poète que dans le décor trop réel. Puis voici venir le jeune tueur de loups, et la femme sans pitié, affolée par la passion farouche, et le vieillard mort et vivant les grands alexandrins emplissent la salle, font déborder la marée sanglante, heurtent, comme des haches de pierre, leurs syllabes sonores ; ils disent le rut de fauves et le meurtre forcené et soufflent la terreur aux oreilles de la foule ; et l'importance que prend le mot dans un vers est telle, qu'après plusieurs années de Théâtre Libre quelques-uns protestent par pudeur, de crainte que leur sottise ne devienne pas manifeste, s'ils se taisaient. Il convient de louer, pour leur énergie, Mme

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