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« COEUR DOUBLE » (I)

L'Homme funèbre, dont le nom est un aboiement, se leva, se promena, les mains dans ses poches, et dit :
 ― « Voilà, je m'explique : exemple... »
 Je l'arrêtai :
 — « D'abord, que signifie Cœur double ? Un cœur, je sais ce que c'est. Bourget, Maupassant, tant d'autres ! ont fait sur le cœur un cours que je croyais complet. Mais qu'est-ce qu'un cœur double ? »
 ― « N'êtes-vous pas ; dit l'Homme funèbre, égoïste et charitable ? votre âme va de l'expansion de sa propre vie à l'expansion de la vie de tous. Mais par quel chemin ? Mon livre vous le dira. Egoïste, vous éprouvez des craintes personnelles, C'est le sentiment que nous appelons Terreur. »
 ― « Je vois : vous allez essayer de me faire peur. Ça ne prend guère avec un Français. Mais soit. »
 Il me raconta Les Stryges. L'homme y est le jouet de ses superstitions, et son âme lui monte au nez, de frayeur; Le Sabot : une petite fille renonce, au prix de sa damnation, à la misérable vie que le Diable lui fait entrevoir ; Les trois Gabelous : une nuit, ils se lancent à la poursuite de l'or, et « quand le jour gris se lève, parmi les traînées de nuages noirâtres, au bout de la mer, ils se réveillent, la tête vide, la bouche mauvaise, les yeux fiévreux, et sombrent en pleine désolation. »
 L'Homme funèbre parlait lentenent, d'une voix grêle comme une sonnerie de clochette. Souvent, je voyais le bruit de cette voix, sans l'entendre. Il ne me regardait pas, afin de me laisser frissonner à mon aise. Parfois il s'amusait de mots grecs ou d'argot, fier de me confondre. Et même, pour me rassurer, il faisait du pittoresque, qui enjolivait sa phrase, et fixait sur une trouvaille de style, sur des drôleries d'idées, mon attention inquiète : « Une striga épluchait des fèves et crachait les enveloppes autour d'elle, comme des cadavres de mouches. — Les oiseaux de nuit enfilaient des yeux à leur bec acéré,

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