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 A ces mots, l'Homme funèbre s'approcha de moi, me passa brusquement la main dans les cheveux et me dit :
 — « Je crois que ça commence : ils se dressent ! »
 Il acheva la terrible histoire du même ton tranquille, et, tout de suite, commença Les Sans-Gueule : « On les ramassa tous deux, l'un à coté de l'autre, sur l'herbe brûlée... Le même fragment de tôle d'acier leur avait emporté la figure... Il ne leur restent ni nez, ni pommettes, ni lèvres, ni yeux... Ils reçurent à l'ambulance les noms de Sans-Gueule n° 1 et Sans-Gueule n° 2... Un chirurgien anglais, surpris du cas, y prit intérêt, oignit les plaies, les pansa et construisit deux calottes de chair, concaves et rouges, identiquement perforées au fond, comme les fourneaux de pipes exotiques...Le choc terrible avait anéanti le sens de l'ouïe, si bien que la vie ne se manifestait en eux que par les mouvements de leurs membres, et par un double cri rauque qui giclait par intervalles entre leurs palais béants et leurs tremblants moignons de langue. Cependant ils guérirent tous deux .. eurent un plaisir...: ce fut de fumer des pipes dont les tuyaux étaient tamponnés de pièces de caoutchouc ovales, pour rejoindre les bords de la plaie de leur bouche. Accroupis dans les couvertures, ils respiraient le tabac, et des jets de fumée fusaient par les orifices de leur tête : par le double trou du nez, par les puits jumeaux de leurs orbites, par les commissures des mâchoires, entre les squelettes de leurs dents. Et chaque échappement du brouillard gris qui jaillissait entre les craquelures de ces masses rouges était salué d'un rire extra-humain, gloussement de la luette qui tressaillait, tandis que leur reste de langue clapotait faiblement ! »
 Comme je haletais :
 — « Nous ne sommes que tous les deux, me dit l'Homme funèbre : vous pouvez hurler d'horreur, vous soulager, et reprendre des forces, car ce qui suit est plus effroyable encore. »
 Il continua. Avec l'extraordinaire fin des Sans-Gueule, avec L'Homme double, L'Homme voilé, Béatrice, Lilith, Les Portes de l'opium, il me traîna jusqu'aux sommets de l’Épouvante.
 ― « Vous criez : Assez ! dit-il enfin. Je pense que votre âme est pleine de trouble, jusqu'au bord, mais je veux lui rendre le calme. L'âme doit être une harmonie, une chose symétrique, équilibrée. La purgation des passions, ainsi que l'entendait Aristote, cette purification de l'âme n'était peut-être que le calme ramené dans un cœur

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