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titre et les revendent sur le quai - en bloc. Puis il y a les quinze cents francs du Monsieur qui tient à se faire « lancer » ! - Tout se paye ; ces petits bénéfices sont dans le secret de polichinelle. - Les éditeurs mettant la clef sous la porte, que vont devenir ensuite les chroniqueurs gagés pour avoir l'air de s'occuper des livres, d'en rendre compte ? Ils sont légion - comme dans le Nouveau-Testament - depuis les quotidiens à deux pour cinq centimes jusqu'aux revues compactes !...
 Les littérateurs ne sont pas menacés de la sorte. Sans doute ils placeront moins facilement leurs productions actuelles et ne placeront aucunement celles de demain. Ils le savent et se résignent. Déjà beaucoup publient pour eux seulement et les leurs, et considèrent si bien la librairie comme un bas trafic qu'ils ne mettent point en vente. Puisqu'il est avéré, notoire, flagrant, que le service de Presse est adressé en pure perte, ils économisent ainsi deux cents exemplaires. La question est aussi plus haute. On est fatigué de donner des volumes, « au pair » ou contre des sommes minimes, fatigué de la promiscuité des catalogues, fatigué d'être dans la cohue des non-valeurs, fatigué d'être à la merci du négoce. Surtout, on comprend que la Littérature ne doit rien avoir d'une profession. En bonne conscience, on n'est pas artiste et poète comme on est ferblantier, journaliste, saltimbanque. Écrire de beaux et bons livres ou seulement des livres personnels et sincères sous-entend des rentes et, à leur défaut, un gagne-pain indépendant. C'est un plaisir, une distraction, un exercice intellectuel, qui porte en soi-même ses peines et ses récompenses ; c'est un mode de vivre, ainsi que le veut M. de Sainte-Croix ; ce n'est pas un métier.


 Autrement lésés dans leurs tripotages se trouvent les fabricants, les feuilletonistes, les manœuvres de Lettres. Pour ceux-là, la Littérature est un métier, un métier qui périclite diablement. Car il n'y a pas à dire, ça ne s'écoule plus. L'indifférence du public est à ce point qu'un article de journal haut coté - faut-il citer ? — qui faisait jadis enlever dix et vingt éditions, provoque à peine, aujourd'hui, la vente de trente exemplaires. D'ailleurs, quand les statistiques parlent de quinze mille ouvrages annuellement édités en France, dont trois mille romans, comment veut-on que le public achète ? Il est las, le public, et trop occupé d'autre part. On l'a tellement abreuvé

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