Warning: Parameter 3 to pr_pageQuality() expected to be a reference, value given in /home/formationn/www/mercurewiki/includes/parser/Parser.php on line 3470

Notice: Undefined index: header in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 222

Notice: Undefined index: footer in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 223

Notice: Undefined variable: wgProofreadPageAllowIPs in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 429

Notice: Undefined variable: wgProofreadPageAllowQ4 in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 431
Page:Mercure de France tome 003 1891 page 152.jpg - MercureWiki

Page:Mercure de France tome 003 1891 page 152.jpg

De MercureWiki.


de sottises, de pseudo-moralité, de niaiseries et d'insignifiances cent fois retapées, on l'a tellement trompé avec les réclames, les articles de complaisance, les insertions et tout l'attrape-nigaud de la troisième page, qu’il ne s'arrête plus devant les montreurs. On en veut à sa bourse : il la défend et il est difficile de lui donner tort.
 Pourtant, tout le monde lit ! beuglent les optimistes. — Peut-être. — Mais tout le monde lit quoi? — Le Petit Journal, les suppléments plus ou moins littéraires, les fascicules à bon marché, les Auteurs Célèbres pour douze sous, les ouvrages en solde, dont les piles multicolores — maladroitement lâchées par les éditeurs qui eussent mieux fait de les incinérer — s'étagent, envahissent les trottoirs et les devantures des librairies, sur le Boulevard. On les a pour vingt-cinq centimes et au-dessous. Les affiches annoncent 30.000 volumes, 30.000 volumes des meilleurs auteurs. Les bouquinistes en ont les larmes aux yeux.
 Parmi les bourgeois, les gens chic, le public dit lettré, on achète encore un peu. Mais c'est le dernier de M. Zola, le dernier de M. Maupassant ; c'est M. Bourget, M. Delpit, M. Ohnet, M. Pierre Loti, enfin les dix tomes à peu près qui forment chaque hiver la production de ces Messieurs les arrivés ; coût : vingt-sept francs ; hors cela, s'il vient au jour un livre à sensation, on le prend au cabinet de lecture. Je sais bien, jusqu'à présent on se rejetait sur la province, on se consolait en expédiant à l'étranger ; les éditions disparaissent, fondaient, s'évanouissaient, que c'en était à mourir de bonheur et de surprise. Mais puisque la province nous abandonne! Puisque l'étranger lève les mains et demande grâce!... Ah misère! ah calamités et désolations!
 J'emprunterais avec confiance les métaphores de nos amis les Magnifiques pour dire que l'heure de la culture a sonné au cadran de la fatalité. L'anguille de l'imprévoyance va « rentrer au fourreau de la déconvenue » ; le commerce du livre crève d'indigestion.

 Ici se place un incident comique. On incrimine l'amateur, le jobard, le bon jeune homme qui paie pour se faire imprimer. C'est le bouc émissaire, le galeux et le lépreux. Si l'on écoutait les conseilleurs, il faudrait le mener la corde au cou par les rues, replanter les potences

Outils personnels